🌑 A l'instar des punaises de lit, tenter de se débarrasser de Donald Trump est un travail fastidieux. Voire impossible. Mettez-le hors de la Maison-Blanche, le nuisible reviendra par la porte. Précisons: celle de la Chambre des représentants. Là où, depuis trois longues semaines, les républicains n'avaient pas été pas foutus de se dégoter un nouveau «speaker». Mercredi soir, contre toute attente, ils ont finalement réussi à se mettre d'accord.
Après l'échec de deux premiers prétendants, pourtant, les membres du Congrès pensaient avoir trouvé leur homme: Tom Emmer, du Minnesota, s'était érigé en favori mardi, en début d'après-midi. Pour remporter la nomination de son parti, c'est peu dire que le conservateur modéré n'avait pas ménagé ses efforts, en caressant ses collègues les plus à droite dans le sens du poil, pendant des jours.
Hélas, c'est plutôt du côté de leur leader spirituel que le candidat aurait dû aller faire des courbettes. Car Donald Trump n'a jamais caché son aversion pour Tom Emmer. Ce traître qui, après l'avoir soutenu, avait fini par retourner sa veste, dans la foulée de l’émeute du 6 janvier au Capitole. Sans compter que Tom Emmer ne l'a jamais défendu à l'occasion de ses inculpations judiciaires.
Ni une, ni deux, Donald Trump a décroché le téléphone pour faire savoir à ses partisans que Tom, non, il n’en veut pas. Ajoutez à cela quelques moqueries assassines et noms d'oiseaux sur son réseau Truth Social, et le tour était joué. Plus d'une vingtaine de ses sbires ont confirmé mardi qu'ils ne soutiendraient jamais ce candidat.
Moins de quatre heures après sa nomination, le pauvre Tom jetait l’éponge et se retirait officiellement de la course à la présidence de la Chambre. Retour à la case départ pour les républicains, pour la quatrième fois en 22 jours. Les huit autres prétendants étaient avertis: sans la bénédiction de tonton Trump, c'est mal barré.
D'autant que les candidats avaient eu droit quelques heures plus tôt à un briefing en règle de la trumpiste la plus ardente du Congrès, Marjorie Taylor Greene, lundi soir. Mais oui, vous savez, cette tornade blonde qui crie tout le temps et vendrait son âme (ou ce qu'il en reste) pour devenir la vice-présidente de son Donald Trump adoré.
Voilà le nouveau speaker prévenu: pour plaire à Marjorie Taylor Greene et de sa bande d'agitateurs d'extrême-droite, son marteau devra également lui faire office de gourdin pour taper sur Joe Biden et son administration. Ça tombe bien, on sait désormais le nouveal élu: le représentant Mike Johnson, 51 ans, de Louisiane. Un pro-Trump convaincu. Sans doute assez pour satisfaire la sergent-major Greene.
Tout en étant très occupé à foutre une merde incroyable au Congrès, Donald Trump, lui, était assis dans une salle d'audience mardi. Non pas qu'il soit vraiment obligé d'assister à son procès au civil pour fraude, qui se tient en ce moment à New York. Mais l'occasion était trop belle d'affronter son ancien avocat, Michael Cohen, sur le ring d'un tribunal.
Il faut dire qu'après des années de bons et loyaux services, l'ex-conseiller personnel de Donald de Trump a passé les cinq dernières années à le poursuivre sans relâche. Dans les tribunaux, sur les réseaux sociaux, à la télévision et même dans des bouquins.
Cette semaine, Michael Cohen était invité à témoigner en sa qualité d'ancien bras droit à la Trump Organization, sur les pratiques financières de son ancien employeur. La première fois que les deux hommes se retrouvaient face à face depuis des années de coups bas.
Donald Trump a eu raison de faire le déplacement. Confortablement installé sur le banc de la défense, il a secoué la tête avec une «apparente frustration» pendant que son avocate passait Michael Cohen au fil du rasoir, lors d'un contre-interrogatoire musclé. Ça, c'est quand il n'était pas trop occupé à écrire des horreurs sur le pauvre Tom Emmer sur Truth Social.
La dernière sortie du «pire menteur» du Congrès américain? Après avoir été épinglé pour avoir «enjolivé» son CV, escroqué un vétérinaire handicapé ou encore affirmé à tort que sa grand-mère avait été victime de l’Holocauste, le républicain du Congrès (sous le coup de 23 chefs d’accusation fédéraux pour ses magouilles financières), en a sorti une belle à une journaliste du New York Times.
Selon George Santos, sa nièce de 5 ans aurait été brièvement kidnappée sur un terrain de jeu par deux agents du Parti communiste chinois. Des représailles, selon lui, à ses prises de position virulentes contre la Chine. «Vous pensez vraiment que c'était la Chine?» insiste la journaliste, interloquée.
Et on ose encore s'étonner du bordel qui règne au Congrès américain.