France Inter a annoncé vendredi soir avoir suspendu d'antenne son chroniqueur Thomas Legrand. Cette décision imtervient après la diffusion d'une vidéo le montrant tenir des propos litigieux visant la ministre de la Culture, Rachida Dati, devant des responsables du Parti socialiste.
Au cours de cet échange révélé par le mensuel L'Incorrect, Thomas Legrand, par ailleurs journaliste à Libération, déclare notamment:
C'est-à-dire contre elle dans sa course à la mairie de Paris à laquelle elle est candidate.
Selon le journal, la vidéo a été filmée en juillet, à l'insu des participants dans un restaurant parisien. France Inter a réagi:
Egalement chroniqueur sur France Inter, ainsi que pour France Télévisions, Patrick Cohen figure dans la vidéo à la table de Thomas Legrand, aux côtés du secrétaire général du PS, Pierre Jouvet, et du président du conseil national du PS, Luc Broussy. Il fait auprès d'eux l'analyse de la situation politique lors de cette rencontre informelle, en principe hors micro et caméra.
Investie comme candidate des Républicains à la mairie de Paris, Rachida Dati a demandé que des mesures soient prises envers les deux chroniqueurs. Elle a réagi sur X:
Vendredi soir, Thomas Legrand a cependant récusé auprès de l'AFP l'intention qui lui est prêtée. Il a affirmé:
Le journaliste n'a pas souhaité faire de commentaire sur sa suspension par France Inter.
Fondé en 2017 par des proches de Marion Maréchal, L'Incorrect, s'affirme comme «conservateur», et prône une union des droites.
«Complot», «infiltration», «mafia»: de Jean-Luc Mélenchon à Jordan Bardella, plusieurs personnalités politiques ont vivement réagi après la diffusion de la vidéo.
Les principaux opposants au gouvernement ont également accablé les protagonistes. «Vidéo consternante» dans laquelle «deux journalistes essentiels de l'officialité PS complotent pour valoriser un axe de Ruffin à Canfin et Glucksmann», a écrit Jean-Luc Mélenchon. Le député insoumis Thomas Portes a ironisé:
Même critique du côté du Rassemblement national. «Une preuve supplémentaire» de «la partialité du «service public» en faveur de la gauche», a fustigé le président du parti d'extrême droite, Jordan Bardella, estimant qu'«il est temps d'ouvrir le chantier de la privatisation de l'audiovisuel public».
Tout comme le leader de Reconquête, Eric Zemmour, qui a qualifié l'audiovisuel public d'«outil de propagande au service de la gauche».
Proche des fondateurs de L'Incorrect, Marion Maréchal avait elle aussi fustigé «l'existence d'une véritable mafia politique entre FranceTV et le Parti socialiste». (ats/afp)