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Vladimir Poutine promet des céréales à l'Afrique

Vladimir Poutine promet des céréales à l'Afrique

Le président par intérim du Mali, Assimi Goita et le président russe Vladimir Poutine à Saint-Petersbourg fin juillet.
Le président par intérim du Mali, Assimi Goita et le président russe Vladimir Poutine à Saint-Petersbourg fin juillet. Keystone
Moscou avait mis fin mi-juillet à un accord céréalier vital pour l'approvisionnement alimentaire mondial. Mais face à son homologue turc, Poutine s'est voulu rassurant par rapport à plusieurs Etats du continent africain.
05.09.2023, 04:3605.09.2023, 07:37
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Le président russe Vladimir Poutine a promis lundi de livrer gratuitement des céréales à six pays africains, après l'abandon en juillet de l'accord permettant à l'Ukraine d'exporter librement. Ces livraisons se feront «ces prochaines semaines».

La Russie a par ailleurs de nouveau bombardé des infrastructures dans le district d'Izmaïl (sud-ouest), dont le port, sur le Danube, est devenu crucial pour les exportations de l'Ukraine depuis le rétablissement du blocus en mer Noire, tandis que Volodymyr Zelensky a dit dans la soirée être près de la ligne de front dans l'est.

«Région de Donetsk. Nous rendons visite aux brigades combattantes qui défendent l'Ukraine, qui font partie du groupe opérationnel tactique de Donetsk», a ainsi le président ukrainien.

«Nouvelles propositions»

«Nous sommes sur le point de conclure des accords avec six Etats africains» auxquels «nous avons l'intention de fournir gratuitement» des céréales «dans les prochaines semaines», avait auparavant assuré à Sotchi, dans le sud-ouest de la Russie, Vladimir Poutine, sans préciser les pays concernés.

Le chef de l'Etat russe recevait son homologue Recep Tayyip Erdogan, un des rares dirigeants dans l'Otan à poursuivre le dialogue au plus haut niveau avec le Kremlin.

Le dirigeant turc qui joue aussi les intermédiaires dans l'épineux dossier des exportations de céréales ukrainiennes, a confié, sans autres détails, préparer de «nouvelles propositions» avec l'ONU pour «obtenir des résultats».

Vladimir Poutine s'est quant à lui simplement dit à nouveau prêt à «envisager la possibilité de ressusciter l'accord» dès que les livraisons de produits agricoles russes à l'étranger ne seraient plus entravées.

«Aujourd'hui, nous avons reçu une nouvelle confirmation du fait que toutes les 'négociations' avec #Poutine sont trompeuses et inutiles... Il vit clairement dans sa propre réalité, où 'tout le monde est responsable sauf lui'»
Mikhaïlo Podoliak, un des principaux conseillers du président Zelensky

Sanctions dénoncées

L'enjeu est de négocier l'éventuelle reprise - à temps pour la récolte d'automne - de l'accord céréalier vital pour l'approvisionnement alimentaire mondial, auquel Moscou a mis fin mi-juillet.

Trouvé sous l'égide de la Turquie et des Nations unies à l'été 2022, il visait à protéger les exportations de céréales via les ports ukrainiens de la mer Noire.

Mais le Kremlin critique les sanctions occidentales qui, selon lui, compliquent la mise sur le marché international des produits russes, notamment les engrais, et attend des solutions concrètes pour revenir dans l'accord.

Alertes à la bombe

Ces discussions se sont déroulées à un moment où le nombre des attaques de drones en Ukraine, mais aussi sur le territoire russe, a largement augmenté ces dernières semaines.

Dans la nuit de dimanche à lundi, le gouvernement ukrainien a affirmé avoir détruit 23 drones explosifs lancés par la Russie sur le sud, une petite dizaine ayant touché son sol, sans toutefois faire de victimes.

Le gouverneur d'Odessa, dans le sud-ouest, Oleg Kiper a déploré l'endommagement d'«entrepôts, de bâtiments de production, de machines agricoles et d'équipements d'entreprises industrielles» dans le district d'Izmaïl.

Dans la nuit de samedi à dimanche, des sites industriels avaient déjà été frappés sur le Danube.

L'armée russe a en outre déclaré lundi avoir détruit en mer Noire quatre vedettes transportant des soldats ukrainiens qui naviguaient en direction de l'ouest de la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014.

Et, dans la soirée, le gouverneur de la région russe frontalière de Briansk, Alexandre Bogomaz, a assuré qu'«un groupe de sabotage et de reconnaissance ukrainien» qui tentait de pénétrer en Russie avait été «repoussé».

De son côté, l'Ukraine a revendiqué lundi des gains territoriaux limités sur le front méridional - objet de toutes les attentions depuis que Kiev a dit avoir ouvert une petite brèche autour de la localité de Robotyné - et la reprise de trois km2 près de Bakhmout, dans l'est.

Des succès modestes et balayés d'un revers de la main par Vladimir Poutine qui a estimé lundi une fois encore que cette contre-offensive était un «échec».

A Kiev, les autorités ont fait état d'une nouvelle alerte à la bombe reçue pour toutes les écoles de la capitale, avant de révéler qu'elle était fausse, tout comme la première, le jour de la rentrée scolaire, le 1er septembre.

La police locale a par la suite dit avoir «reçu des informations» sur des engins explosifs placés dans «tous les centres commerciaux et de divertissement», sans autres précisions.

Reznikov s'en va

Dans le même temps, le ministre ukrainien de la Défense Oleksiï Reznikov a officiellement remis sa démission, au lendemain de l'annonce par le président Zelensky de son remplacement, après plusieurs scandales de corruption ayant touché son ministère et en plein conflit avec la Russie.

Enfin, un pilote russe d'hélicoptère Mi-8 opposé à l'invasion a fait défection et rejoint l'Ukraine aux commandes de son appareil à l'issue d'une opération spéciale montée en secret, d'après le renseignement militaire ukrainien (ats/jch)

Attaque contre le grenier à blé: «Les Russes brûlent notre pain».
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