Us n'est pas coutume, après l'enquête qui vise son association caritative Sentebale ces derniers jours et ses récentes batailles contre plusieurs groupes de presse britanniques, c'est sur le volet «sécuritaire» que se joue cette nouvelle audience. Une étape judiciaire suffisamment importante pour que le prince fasse le trajet lui-même depuis les Etats-Unis. Il est arrivé au tribunal tôt mardi matin, sous l'œil attentif de dizaines de journalistes et les flashs des photographes.
Pour rappel, Harry bataille ferme pour restaurer le service de sécurité dont il bénéficiait avant de quitter sa patrie d'origine - une protection policière aux frais du contribuable qui lui avait été retirée en mars 2020, au moment de son déménagement avec Meghan en Californie.
En effet, une fois le couple royal parti sous de meilleurs climats, le Comité exécutif pour la protection de la royauté et des personnalités publiques (Ravec), un organisme chargé d'assurer la protection de la famille royale et d'autres personnalités particulièrement exposées résidant au Royaume-Uni, a décidé que le duc ne nécessitait plus du même niveau de protection.
Une décision injustifiée selon Harry et qui l'a poussé à se lancer dans un long, très long marathon judiciaire en 2021. Aux yeux du prince, bénéficier des services de la police du Royaume-Uni est notamment indispensable parce que son équipe de protection privée aux Etats-Unis ne peut pas prendre le relais - faute d'accès aux informations des services de renseignement britanniques nécessaires.
Ceci dit, s'il propose de restaurer son niveau de sécurité antérieur, Harry a suggéré, lors d'une première étape devant le tribunal en 2022, de financer lui-même cette sécurité, plutôt que de demander aux contribuables de payer la facture. Une idée qui n'a pas convaincu le ministère de l'Intérieur britannique, qui a décidé qu'il n'était pas approprié pour les personnes fortunées d'«acheter» des services de sécurité auprès du gouvernement.
Harry a perdu un premier recours juridique sur la question du financement en 2023, puis un juge de la Haute Cour a rejeté son affaire pour des motifs plus larges en février 2024.
Après ce revers, le juge David Bean, en charge de l'affaire, avait toutefois accordé au prince l'autorisation de faire appel de la décision, convaincu que la contestation de Harry aurait cette fois de réelles chances de succès.
C'est donc une nouvelle étape de deux jours qui se joue entre mardi et mercredi. Trois juges de la Cour d'appel de Londres entendront les arguments des avocats du duc de Sussey, à huis clos, en raison de la nature sensible des informations qui seront discutées.
Quant à la date à laquelle devrait être rendue la décision, le suspens est total: les juges de la Cour d'appel pourraient aussi bien annoncer leur décision mercredi après la fin de l'audience ou «réserver leur jugement», ce qui signifie qu'ils délibéreront en privé pendant des semaines ou des mois avant de se prononcer.