En Russie, un nouveau projet de loi russe prévoit de dépenser 13,5 billions de roubles (environ 127 milliards de francs) pour l'armée l'année prochaine. Selon le portail économique indépendant The Bell, cela représente une augmentation d'un quart par rapport à 2024.
Et cette année est déjà une année record absolue pour le secteur de la défense: son budget s'élève à 10,4 billions de roubles (environ 98 milliards de francs). Il était prévu que les dépenses militaires baissent nettement à partir de 2025, pour se stabiliser autour de 80 milliards de francs.
La semaine dernière, le service financier Bloomberg avait déjà fait état d'une augmentation des dépenses militaires à Moscou, estimant que le budget total s'élèverait à 124 milliards de francs. Selon The Bell, qui se réfère à une annexe explicative à la loi budgétaire présentée au Parlement, cette estimation reste toutefois légèrement inférieure à la valeur effectivement prévue.
Au total, en raison de la guerre contre l'Ukraine, un tiers du budget russe est désormais consacré au secteur de l'armement et de la défense.
Cet argent sert à acheter de nouvelles armes et de nouveaux équipements, mais aussi à recruter et à rémunérer des soldats. Si l'on y ajoute les dépenses, également élevées, pour le poste de la sécurité nationale, cela représente même plus de 40% du budget national.
En public, le Premier ministre de la Fédération de Russie, Mikhaïl Michoustine, et d'autres membres du cabinet ont évité de donner des informations sur l'augmentation du budget de la défense russe.
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En 2026 et 2027, les dépenses militaires ne devraient que légèrement diminuer, pour atteindre respectivement 121 et 123 milliards de francs.
Dans un contexte de dépenses record pour la guerre, la Russie souhaite réduire ses investissements dans le secteur social d'environ 9% en 2025, pour atteindre 94 milliards de francs.
Ces dernières années, la Russie avait déjà augmenté ses dépenses militaires à leur plus haut niveau depuis la chute de l'Union soviétique. L'objectif est désormais d'augmenter la production de missiles, de missiles de croisière et de drones et d'augmenter la solde des unités engagées dans les combats.
Depuis 2022, l'Etat russe poursuit sa conversion à une économie de guerre, notamment par le développement rapide de nouvelles usines d'armement employant des centaines de milliers de personnes supplémentaires.
Parmi les conséquences à long terme de cette évolution, on compte une forte dépendance de l'économie vis-à-vis du commandement militaire du pays – et un taux d'inflation qui atteint aujourd'hui 9%. Jusqu'à présent, le Kremlin ne semble toutefois pas prêter attention à ces évolutions.
Avant de transmettre le projet de budget au Parlement, le gouvernement de Moscou avait déclaré qu'outre les dépenses militaires, les moyens alloués aux mesures de politique sociale et aux investissements seraient également augmentés. La «priorité absolue» du budget est le «soutien social aux citoyens», a déclaré la semaine dernière le ministre des Finances Anton Siluanov.
Or, selon les chiffres publiés, les dépenses militaires sont plus de deux fois supérieures à celles du secteur social – et plus élevées que celles de tout autre secteur économique.
De son côté, l'Ukraine consacrera l'année prochaine environ 60% de son budget à la défense et à la sécurité. Mais avec l'équivalent de 48,4 milliards d'euros, le budget de défense de Kiev ne représente qu'un bon tiers de celui du gouvernement russe.
L'Ukraine est pour cette raison fortement dépendante du soutien militaire et financier de ses alliés occidentaux.
Traduit et adapté de l'allemand par Léa Krejci
(t-online/dsc)