Les soldats ukrainiens racontent régulièrement les expériences qu'ils ont vécues en captivité en Russie. C'est ce que montrent les nombreux témoignages de soldats ukrainiens qui ont réussi à sortir vivants de l'enfer russe, dont celui du vétéran Vladyslav Zadorin.
Cet ex-prisonnier de guerre a déclaré avoir passé près de deux ans dans une prison russe et donne un aperçu de ce que lui et ses camarades ont enduré.
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Vladyslav était l'un des soldats qui ont défendu l'île des Serpents - une île ukrainienne de la mer Noire - au début de l'attaque massive de la Russie en février 2022. Celle-ci est aujourd'hui considérée comme le symbole de la résistance ukrainienne suite à un incident survenu juste après le début de l'invasion russe.
Le navire de guerre russe «Moskva» aurait demandé aux Ukrainiens stationnés sur l'île de se rendre. Leur réponse fut sans appel:
Le slogan a fait le tour du monde. C'est ce jour-là que la captivité a commencé pour Vladyslav.
'Russian warship, go f*ck yourself' — Those were the last words from a group of Ukrainian troops defending an island outpost before they were fired upon pic.twitter.com/XwQfxjO4MD
— NowThis Impact (@nowthisimpact) February 26, 2022
Après avoir été capturés par les Russes sur l'île des Serpents, ils sont restés sur un quai pendant douze heures, raconte le vétéran:
Même après leur arrivée dans leur colonie pénitentiaire, lui et ses camarades sont restés des heures dans la neige gelée.
Ils y ont reçu un bol d'eau claire dans lequel se trouvait un bout de betterave:
Le traducteur et journaliste ukrainien Volodymyr Tretyak partage des extraits de la vidéo sur la plateforme X. Les descriptions ne peuvent pas être vérifiées de manière indépendante pour le moment.
Un gardien aurait frappé les détenus de manière particulièrement violente.
«Il nous frappait sur la colonne vertébrale et essayait de pousser les vertèbres vers l'intérieur», raconte Vladyslav. Pourtant, le gardien avait des petits-enfants à Kharkiv, en Ukraine, ajoute l'ancien prisonnier.
Sur le chemin de la douche, les prisonniers devaient crier en allemand 'eins, zwei, drei, vier'.
De plus, selon Vladyslav, ils devaient chanter l'hymne russe 30 à 50 fois par jour.
Il parle également de violences sexuelles. Certains ont été battus à mort. Selon lui, les Russes ont torturé les prisonniers avec des méthodes de torture barbares, par exemple en coupant la langue d'un camarade en deux, comme celle d'un serpent. Les dents étaient déchaussées à l'aide d'une pince, de sorte qu'elles tombaient avec le temps.
Vladyslav parle aussi de torture mentale. Les Russes distribuaient par exemple la nourriture de manière injuste; certains n'avaient presque rien, d'autres avaient une assiette pleine.
Lui-même souffrait de malnutrition:
Vladyslav a eu de la chance et a fait partie de ceux qui ont pu rentrer dans leur pays grâce à un échange.
«Après ma captivité, j'ai eu des calculs biliaires, des lésions cérébrales, des vertèbres cervicales endommagées, des doigts nécrosés et le bassin déboîté. Avant la captivité, je pesais 120 kilos, après, je n'en faisais que 60».