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Poutine n'est pas près de gagner la guerre avec ces «super-armes»

Poutine n'est pas près de gagner la guerre avec ces «super-armes»

L'armée russe a longtemps été considérée comme la deuxième meilleure du monde. Il ne reste plus grand-chose de cette réputation, notamment en raison d'«armes miracles» qui se sont avérées décevantes.
19.11.2023, 16:0120.11.2023, 08:49
Martin Küper / t-online
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Après les Etats-Unis, la Russie est le deuxième exportateur d'armes au monde, mais la réputation des fabricants d'armes russes a énormément souffert ces derniers mois. Dans la guerre en Ukraine, ce ne sont pas seulement les best-sellers de l'exportation comme les systèmes de défense antiaérienne S300 et S400 qui échouent régulièrement; les armes «miraculeuses» du régime, louées par la propagande, ne répondent pas non plus aux attentes.

Le char de combat T-14 Armata est considéré comme l'un des plus grands flops de l'arsenal de Poutine. Présenté pour la première fois lors du défilé de la victoire le 9 mai 2015 à Moscou, le dernier développement russe était censé facilement rivaliser avec les chars occidentaux de dernière génération. Les militaires de l'Otan s'étaient montrés alarmés après la démonstration et craignaient que l'Armata ne soit supérieur à leurs propres chars. Cette crainte n'a pas fait long feu.

Plus aucun T-14 Armata en Ukraine à ce jour

En 2020, le groupe d'armement Uralvagonzavod était censé livrer à l'armée russe 2300 exemplaires de l'Armata, suffisamment pour remplacer la flotte vieillissante de chars de l'époque soviétique. Mais dès 2018, il était clair qu'il n'en serait rien. Fin 2021, le constructeur a annoncé que 40 modèles seraient tout de même livrés d'ici fin 2023 – mais cela semble aussi être devenu une chimère.

Pour tout savoir sur le T-14 Armata

Vidéo: watson

En avril, la propagande russe a affirmé que les premiers T-14 étaient déjà en service en Ukraine. Selon l'armée ukrainienne, aucun d'entre eux n'a toutefois été vu sur le champ de bataille jusqu'à présent. Fin août, le Kremlin a affirmé avoir retiré les Armatas d'Ukraine afin de procéder à des améliorations sur les véhicules.

Su-57: le bombardier high-tech pas si performant

Les espoirs envers le Su-57 étaient, eux aussi, très élevés. Selon la propagande russe, cet avion de combat polyvalent peut rivaliser avec les avions de combat occidentaux de cinquième génération comme le F-35. Tout récemment, Moscou a affirmé avoir développé un nouveau missile de croisière pouvant être dissimulé dans le fuselage du bombardier furtif. Ce type d'armement permet aux avions furtifs de ne pas être détectés par les radars. Il existe toutefois de sérieux doutes quant aux capacités réelles du Su-57, présenté en 2010.

En termes de vitesse et de manœuvrabilité, le Su-57 est inférieur à ses homologues occidentaux, selon le journal ukrainien Kyiv Post. De plus, le Su-57 serait facilement détectable et ne pourrait pas répondre aux exigences d'un avion de combat de dernière génération en matière de capacité de communication et d'échange de données, de contrôle automatique du vol et d'acquisition de cibles. «Ses nombreuses erreurs activent tous les radars adverses», a déclaré en 2017 un ingénieur aéronautique américain cité par le magazine économique Business Insider.

Un avion de combat Su-57 russe
Voici un Su-57.Image: www.imago-images.de

Le Kremlin serait au courant des défauts du Su-57 et aurait donc drastiquement réduit le nombre d'unités commandées.

«Indépendamment de ses capacités douteuses, le faible nombre de commandes de la part de Moscou montre que le Su-57 est déjà un échec»
Business Insider

Selon des informations ukrainiennes, les troupes de Poutine renoncent désormais à utiliser le Su-57 dans des zones où elles pourraient être touchées par la défense aérienne ukrainienne.

La fusée supersonique Kinjal se fait intercepter

Vladimir Poutine est probablement déçu par l'efficacité de son «Poignard», traduction française du missile hypersonique Kh-47 Kinjal. Au début de la guerre en Ukraine, il se peut que l'armée de l'air russe ait touché plusieurs cibles avec des Kinjals.

Mais contrairement à ce qu'affirme la Russie, le système de défense antiaérienne occidental Patriot semble tout à fait en mesure d'intercepter les Kinjals. C'est en tout cas ce qu'a fait savoir l'armée ukrainienne après une attaque de missiles russes sur Kiev, en mai. Le mythe des Kinjals impossibles à intercepter, contre lequel de nombreux experts de l'Otan avaient également mis en garde, a perdu en crédibilité.

Le Kinjal est tiré par des bombardiers stratégiques à haute altitude et à grande distance. Selon les informations russes, il peut atteindre plus de 6000 km/h en vol – ce qui n'a jamais été prouvé. L'arme a été considérée comme impossible à intercepter en raison de sa grande manœuvrabilité, même à des vitesses extrêmes. C'est ce qui rendrait la trajectoire du Kinjal soi-disant imprévisible – et pratiquement impossible à atteindre pour les missiles antiaériens.

Même si ces facultés se sont avérées être un mythe de propagande, les missiles ne sont évidemment pas inoffensifs. Cet hiver, la Russie devrait à nouveau tenter de frapper les infrastructures civiles du pays. Et l'Ukraine ne dispose que d'un nombre limité de batteries de Patriot pour les intercepter.

Le Jugement dernier du Terminator 2

Les propagandistes russes ont démontré leur talent pour les noms d'armes recherchés avec le BMPT-72 Terminator 2. Mais le véhicule n'est pas aussi menaçant que la machine à tuer du film américain. Le Terminator 2 est un véhicule blindé de combat d'infanterie destiné à soutenir les troupes au sol dans les combats urbains.

BMPT-72 Terminator 2
Le BMPT-72 Terminator 2 a un petit côté Wall-E.Image: www.imago-images.de

Pour ce véhicule, les ingénieurs russes ont monté une tourelle de combat sans pilote sur le châssis d'un char de combat de type T-90. La tourelle de combat est équipée de deux canons de 30 millimètres, de missiles antichars et d'un lance-grenades. Le nom du véhicule de combat d'infanterie fait référence au degré prétendument haut d'automatisation de ses armes: le Terminator 2 est censé pouvoir combattre jusqu'à cinq cibles en même temps. Le véhicule n'a été introduit dans l'armée russe que fin 2022, mais il a rapidement révélé ses faiblesses sur le champ de bataille en Ukraine.

En août, les services secrets ukrainiens (SBU) ont publié une vidéo montrant une nuée de drones attaquant et détruisant le super-véhicule russe. «Voici venu le Jugement dernier du "miraculeux" Terminator 2», écrivait le SBU en faisant référence au classique de James Cameron.

On ne sait pas combien de Terminator 2 l'armée russe possède dans son arsenal. L'idée d'un véhicule blindé de combat d'infanterie automatisé ne semble toutefois pas avoir complètement échoué, du moins dans l'armée ukrainienne: les troupes de Kiev ont ainsi présenté en juin leur propre version du Terminator. Ce modèle semble toutefois n'exister pour l'instant que sous forme de prototype.

Traduit et adapté de l'allemand par Tanja Maeder

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