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La Turquie dit au revoir au traité sur le droit des femmes

La Turquie dit officiellement au revoir au droit des femmes

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C'est désormais officiel. La Turquie a quitté la Convention d'Istanbul, premier traité international à fixer des normes juridiquement contraignantes pour prévenir la violence envers les femmes.
02.07.2021, 07:1602.07.2021, 15:17
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La Turquie a officiellement quitté jeudi un traité international visant à renforcer la lutte contre les violences faites aux femmes. Cette décision du président Recep Tayyip Erdogan a été vivement critiquée dans son pays et à l'étranger.

Les féminicides ne cessent d'augmenter

Annoncé en mars par M. Erdogan, le retrait de la Turquie est devenu effectif à minuit. La Convention d'Istanbul, qui date de 2011, signée par 45 pays et l'Union européenne, est le premier traité international à fixer des normes juridiquement contraignantes pour prévenir la violence sexiste.

Cette décision, prise alors que les féminicides n'ont cessé d'augmenter depuis une décennie en Turquie, a suscité la colère des organisations de défense des droits des femmes et des critiques de l'Union européenne, de Washington et du Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU.

«Nous ne voulons pas obéir»

Jeudi soir, des manifestants se sont rassemblés dans l'ensemble de la Turquie, notamment à Ankara et à Istanbul, pour exprimer leur soutien à la Convention d'Istanbul. Plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Istanbul en scandant : «Nous ne demeurerons pas silencieux, nous n'avons pas peur, nous ne voulons pas obéir!».

«Nous sommes frustrés. Chaque jour une femme que nous connaissons ou ne connaissons pas est tuée. Il n'y a pas de garantie que demain nous ne subirons pas le même traitement»
Nevin Tatar, manifestante

Plusieurs milliers de femmes avaient manifesté en mars à travers la Turquie pour dénoncer la décision de M. Erdogan, estimant qu'elle risquait de donner un sentiment d'impunité aux auteurs de violences.

Comment la Turquie se justifie

Le gouvernement turc a expliqué sa décision en soutenant que la Convention d'Istanbul «sape les valeurs familiales» et «normalise l'homosexualité», en raison de son appel à ne pas discriminer selon l'orientation sexuelle. Contrairement à de nombreux pays peuplés majoritairement de musulmans, l'homosexualité n'est pas illégale en Turquie, mais l'homophobie y est largement répandue.

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