D'ordinaire, les membres du Conseil fédéral se gardent bien de faire des remarques sur les élections à l'étranger. Ce n'est pas le cas du conseiller fédéral Albert Rösti. Et ce, d'autant plus en ce qui concerne les élections présidentielles aux Etats-Unis, qui se joueront la semaine prochaine.
Lundi, lors d'une visite dans un gymnase de Bâle, où il souhaitait promouvoir son projet d'élargissement des autoroutes, en votation le 24 novembre, il a été amené à répondre à une question d'une étudiante en déclarant:
L'information vient du Tages-Anzeiger qui a obtenu une vidéo de l'échange. Le service d'information du département de Rösti ont confirmé que l'enregistrement était authentique et n'avait pas été sorti de son contexte. Dans la vidéo, le ministre justifie sa position sur Trump comme suit:
Et Donald Trump aurait promis qu'il apporterait la paix. «D'une certaine manière, je lui fais confiance pour cela. Parce que je trouve que la guerre en Ukraine ne peut plus continuer comme ça», poursuit Rösti dans la vidéo.
Notons que bien que Trump n'ait effectivement pas déclenché de guerre durant son mandat, le ministre suisse oublie que Joe Biden non plus. Le ministre suisse, par contre, n'approuve pas du tout les propos de Trump sur les Haïtiens mangeurs de chats.
Interrogés par la rédaction de watson, le conseiller fédéral Albert Rösti et son département n'ont pas souhaité s'exprimer sur cette déclaration. Tout a été dit à ce sujet. En revanche, watson a joint Marcel Dettling, président de l'UDC suisse et conseiller national schwyzois.
Le boss de l'UDC préfère ne pas commenter la prestation d'Albert Rösti. Il indique également que l'UDC n'a pas de position particulière dans la campagne électorale américaine. Mais il s'exprime d'un point de vue personnel. Il se dit ainsi en faveur du parti républicain.
Pro-républicain, très bien. Mais pro-Trump également, comme son conseiller fédéral? Marcel Dettling se montre plus prudent et commente:
Dettling cite, à titre d'exemple, le secret bancaire. Sous la pression des Etats-Unis, la Suisse a dû renoncer à son secret bancaire argumente l'élu. Ce qui s'est produit sous le président américain démocrate Barack Obama.
Mais Marcel Dettling a aussi un exemple plus récent à proposer:
La Suisse en subit aujourd'hui les conséquences: un grand nombre de réfugiés et de demandeurs d'asile en provenance d'Afghanistan, selon l'élu UDC.
Cet argument n'est qu'à moitié vrai. En effet, sous le président démocrate Joe Biden, les Etats-Unis ont certes retiré leurs troupes d'Afghanistan. Mais c'est encore l'administration de Trump qui a ordonné cette mesure. Résultat: les talibans ont pris le pouvoir en Afghanistan.
Pour Trump, Dettling avance en outre le même argument que le conseiller fédéral Albert Rösti: qu'aucune guerre n'a été lancée sous Trump. Cet argument est effectivement vrai. Sous Trump, les Etats-Unis n'ont envahi aucun autre pays. C'est aussi vrai pour les autres présidents récents, tels que Barack Obama et Joe Biden, qui n'ont pas non plus initié de conflits officiels et ont plutôt mené des interventions militaires, tout comme Trump.
Néanmoins, Dettling fait davantage confiance au candidat républicain Donald Trump pour assurer la paix dans le monde. Il affirme:
Certes, Le président de l'UDC n'attribue pas directement la guerre en Ukraine à Joe Biden. Mais la stratégie de Joe Biden visant à tenir la Russie en échec avec l'Otan n'a pas non plus fonctionné, estime-t-il.
Pour Marcel Dettling, un seul facteur parle toutefois contre Donald Trump et pour Kamala Harris: l'âge. «J'ai toujours été préoccupé par le fait que dans un pays aussi grand et puissant que les Etats-Unis, des hommes ayant atteint l'âge de la retraite soient au sommet. Mais en fin de compte, c'est un choix des Américains. Nous devons respecter cela». (aye)
Traduit et adapté par Chiara Lecca