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3 scénarios explosifs sur la fin de la guerre en Ukraine

Ce soldat d'élite dresse 3 scénarios explosifs sur la fin de la guerre en Ukraine

Sur le Net, on trouve de tout concernant la guerre en Ukraine. Et beaucoup, beaucoup de scénarios de fin de conflit. Les trois hypothèses émises par cet expert des forces spéciales lituaniennes et de l'OTAN vont... vous étonner.
28.08.2022, 07:5928.08.2022, 07:59
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Depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine, les scénarios sur la suite de la guerre se multiplient dans tous les sens. Certains sont un peu fous, d'autres précautionneux.

Nous vous avons dégoté trois scénarios qui semblent dignes du plus crazy film hollywoodien, mais ont été écrits par un expert: un ancien officier des forces spéciales lituaniennes, Aurimas Navys.

Der Litauer Aurimas Navys ist ein früherer Nato-Offizier und erfahrenes Mitglied der Special Operations Forces (SOF), ein renommierter Militär- und Sicherheitsexperte.
Aurimas Navys est un ancien officier de l'OTAN et un membre expérimenté des forces spéciales, expert en sécurité et psychologue.facebook

D'où viennent ces scénarios?

Dans son rapport, disponible en Open source ici, Aurimas Navys rappelle qu'il est parfaitement normal de se poser la question de savoir quand un conflit va se terminer:

«Car tout le monde veut survivre, prendre soin de ses enfants, planifier ses vacances ou aller marcher le long de la plage»
Aurimas Navys

Toutefois, l'expert rappelle que, depuis quelques mois, les scénarios qui étaient considérés comme «catastrophes», notamment concernant des invasions militaires à grande échelle ou des crises énergétiques, ont tendance à se produire...

«La guerre ne va pas se terminer du jour au lendemain»
Aurimas Navys
«Même si un armistice est signé aujourd'hui, la guerre ne prendra pas fin. Quant à la crise de l'énergie, elle devrait durer au moins jusqu'en 2025.

La guerre ne prendra pas fin même si Poutine et tous ses sbires meurent demain. Pourquoi? Parce que l'idéologie de la Russie impériale et du système terroriste qui la soutient sont encore bel et bien intacts.»

En se basant sur ce principe, Navys nous présente ses trois scénarios:

Le «worst case scenario»

Navys n'hésite pas à anticiper un scénario catastrophe digne des pires films hollywoodiens. Le voici:

«La Russie n'arrivant pas à ses fins en Ukraine, elle décide de faire exploser une arme nucléaire tactique sur son territoire, en automne, pendant que l'Europe se prépare à l'hiver.

Du jour au lendemain, le prix du carburant triple. Au bout d'une semaine, c'est celui de la nourriture qui s'envole. L'agitation augmente rapidement et les gens descendent dans les rues des villes d'Europe, des grèves massives ont lieu.

La Russie en profite pour profiler des groupes subversifs prorusses. Des émeutes ont lieu, les vitrines sont brisées, les maisons et les voitures sont en feu. Les Etats européens envoient l'armée, qui doit patrouiller dans les rues.»

Selon Navys, la suite du scénario concerne les pénuries d'énergie dont on a tant parlé ces dernières semaines. Les responsables occidentaux ne peuvent pas décider de lourdes sanctions contre la Russie car les problèmes de chauffages sont prioritaires.

L'attention des pays européens vers les combats sur sol ukrainiens diminuerait, car les pénuries énergétiques provoqueraient aussi des morts en Europe occidentale. Les gros titres des médias se concentreraient sur les morts de froid à Paris, Londres et Berlin.

Vous pensiez que c'était le pire? Et non, ce n'est pas fini, et la suite ressemble au scénario d'une saison à deux chiffres de Walking Dead:

«Au printemps, les choses ne s'améliorent pas, au contraire. Le continent est submergé par des millions de réfugiés qui fuient la famine en Afrique et en Asie.

Des camps de réfugiés sont installés en urgence et comptent des millions de gens, mais les pays de l'UE ne sont pas en mesure de fournir à autant de personnes de la nourriture, des médicaments ou du chauffage dont toute la population manque.»

Un petit goût de 2015 jusqu'ici? Sauf qu'après, ça empire rapidement:

«Furieux, les réfugiés affluent en masse dans les centres-ville. C'est le chaos. Les vols, les meurtres et les viols se multiplient à volonté. La police et l'armée ne sont pas en mesure de contrôler la situation.

Les gens se rassemblent en milices locales et en groupes d'autodéfense. Des actions de représailles ont lieu et le nombre de victimes ne cesse d'augmenter.»

Selon Navys, il s'agirait de la «pire situation connue en Europe depuis des siècles». Ambiance.

«Et pendant ce temps-là, en Ukraine, les Russes ont pris le pays»
Aurimas Navys
«Le déclin politique et sécuritaire de l'Europe a aussi détruit son économie, ce qui impacte les équilibres financiers mondiaux.

La Russie et la Chine elles-mêmes finissent par souffrir de famines. Des raids sont menés depuis l'est et l'orient sur l'Europe pour piller les villes, massacrant ses habitants.

Finalement, pour restaurer l'équilibre, les Etats-Unis viennent à la rescousse. Mais il faudra de nombreuses années pour restaurer la situation.»

Bon, soufflez un coup, c'était bien le worst case scenario. Mais le scénario «moyennement worst» à venir n'est pas jojo non plus...

«Le scénario probable»

Vous avez respiré un coup? C'est parti pour le «scénario probable», celui de la grande conspiration russe:

«Au fur et à mesure que les forces russes s'affaiblissent en Ukraine et devant l'impossibilité de prendre Kiev, un plan B secret est lancé à Moscou»
«Ce qui ressemble à un coup d'Etat est mené autour du Kremlin. Pendant ce temps, une tête nucléaire russe explose quelque part au-dessus de la mer Noire, provoquant l'effroi en Occident.

L'opinion publique mondiale est tenue en haleine.»

Rien que ça.

Mais le régime de de Vladimir Poutine finit par être renversé. Et ensuite?

‹Au Kremlin, un homme est élu, un bon tsar qui annonce des changements et ouvre une ère de dépoutinisation.

À nouveau, des politiciens à l'apparence modérée remplissent la Douma. Aux yeux de l'Occident, une nouvelle perestroïka est en cours.›

En Ukraine, un armistice est signé. Des négociations sur le statut des territoires conquis sont entamées, puis des Casques bleus apparaissent sur la ligne de front.

L'Occident accueille ces changements avec le sourire. Des visites et des rencontres ont lieu à Moscou, l'argent européen et américain coule à flots et le soutien politique est total.

Mais tout cela n'est qu'une performance, du théâtre, un écran de fumée — «pour gagner du temps», explique Navys. Car si on y regarde d'un peu plus près, très peu de choses ont changé.

«En coulisses, les colonels remplacent les généraux et les chefs de service, les hauts responsables des services secrets, de sécurité et de police.»

Avec la même idée d'une grande Russie à reconquérir par la force, s'il le faut.

«Les sanctions ont été levées et plus personne ne veut penser à la guerre. Les criminels de guerre russes n'ont pas été condamnés, ce que l'Ukraine réclame avec véhémence.

L'Occident préfère fermer les yeux. Les deux gazoducs Nord Stream sont remis en service et l'Europe baigne dans le carburant bon marché.»

Les exigences de l'Ukraine sont balayées sur l'autel de la géopolitique et de l'économie mondialisée. L'Occident désire tout de même garder bonne conscience, analyse Navys. L'Europe et les Etats-Unis mettent d'énormes moyens à disposition pour reconstruire l'Ukraine.

À nouveau, plus personne ne veut croire que «la Russie pourrait attaquer». Mais les loups sont à nouveau dans la bergerie. En quelques années, le comportement du «bon tsar» devient de moins en moins lisible par ses alliés occidentaux. Jusqu'au jour où...

«La Russie revient. Elle est encore plus forte et a appris de ses erreurs de son invasion ratée de 2022.

Après avoir affaibli les pays européens en ayant financé, voire manipulé, des partis eurosceptiques, elle entame une nouvelle guerre. Cette fois-ci, l'Occident est directement visé.

L'Europe de l'Est est à nouveau le théâtre de cette guerre. Cette fois-ci, les Etats-Unis interviennent massivement pour mettre un coup d'arrêt à la Russie.»

C'est une nouvelle guerre mondiale. Donc. Voilà, le décor est posé.

«Le nouveau régime russe est vaincu. Moscou est forcée de capituler définitivement, mais il faudra des décennies pour se remettre de ce chaos.»

C'était le «scénario à l'optimiste moyen», mais aussi «le plus probable». Youpi.

Le scénario le plus optimiste

Dans ce scénario, l'Oncle Sam et l'OTAN ne perdent pas de temps pour attaquer la Russie, pour le plus grand plaisir de tous les justiciers au cœur atlantiste:

«La ligne rouge a été franchie: le Kremlin finit par commettre une attaque touchant des citoyens d'un pays de l'OTAN, voire des Américains. La Maison-Blanche et ses alliés ne le tolèrent pas. Un ultimatum est lancé.

Prétextant une escorte des navires céréaliers en mer Noire, les Etats-Unis et l'OTAN en profitent pour faire entrer leurs navires de guerre dans les environs de la Crimée. Ils attendent que la Russie commette le premier impair.»

Et cela ne tarde pas.

«En représailles, le Kremlin organise une provocation et attaque un navire de guerre américain avec un sous-marin, prétextant que l'Ukraine est fautive.

Mais le Pentagone arrive à établir la responsabilité de la Russie. Il n'en faut pas plus pour que la guerre ouverte attendue entre les Etats-Unis et la Russie ait lieu. Après deux jours de très intenses combats, la flotte russe de la mer Noire est anéantie.»

Selon Navys, les choses pourraient ne pas s'arrêter là. Moscou pourrait laisser planer le spectre de la guerre nucléaire. En parallèle, la Russie pourrait essayer de trouver le soutien de la Chine, ce qui renverserait l'équilibre militaire.

«Trois porte-avions américains sont transférés: un à Sakhaline (réd: la péninsule russe au nord du Japon), un en Méditerranée et un directement en mer Noire.

Les Américains mettent en garde: en cas de tentative de frappe nucléaire de la part de Moscou, toutes les installations militaires russes représentant une menace seront détruites.»

La tension sur la Russie est extrême. Mis sous tension de toutes parts, Vladimir Poutine s'enferme dans son bunker et donne l'ordre ultime: lancer les armes nucléaires russes.

Mais ses ordres ne sont pas suivis. Ses généraux les refusent. Le régime s'effondre. Un Comité national provisoire est formé à Moscou. Qu'advient-il de Poutine? Mystère.

L'Ukraine récupère ses territoires, mais pour modérer les Russes, accepte de lui laisser la Crimée et les régions de Lougansk et de Donetsk annexées avant le 24 février.

«Un tribunal international est mis en place. Le FSB, le GRU et les officiers supérieurs de l'armée sont traduits en justice.

La Russie doit renoncer de force à ses armes nucléaires et est forcée de voir un contingent militaire étranger s'implanter sur son sol.

L'idéologie d'expansion du territoire russe est terminée et désormais jugée criminelle. Le corps de Lénine est extrait de son mausolée et enterré dans un endroit inconnu. La Russie s'ouvre à l'Occident et démarre une nouvelle phase de son histoire.»

Sacré happy end, non?

Votre avis

On aimerait bien le connaître.

Alors, ces scénarios, vous en pensez quoi?
Au total, 288 personnes ont participé à ce sondage.

Bon, et s'il fallait n'en choisir qu'un?

Lequel de ces scénarios vous paraît le plus crédible?
Au total, 262 personnes ont participé à ce sondage.

D'autres scénarios: l'assassinat de Darya Douguina 👇

Qui est Aurimas Navys?

Ce Lituanien est un soldat d'élite expérimenté, membre et instructeur de longue date des forces spéciales. Il parle russe, lituanien et anglais.

Voici ce que dit sa page LinkedIn:

«J'ai passé plus de 17 ans dans les forces armées lituaniennes, principalement en tant qu'officier des forces spéciales d'intervention. Pendant mon service, j'ai joué un rôle important dans la création d'un système de sélection robuste et équitable pour l'unité antiterroriste des forces armées (Special Purpose Service) en 1998»
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screenshot: linkedin

Plus tard, il a fait partie des membres fondateurs du Nato Special Operations Headquarters (NATO SOF HQ, en abrégé NSHQ). Il s'agit de l'unité spécialisée au sein de l'OTAN responsable de toutes les unités spéciales.

Devenu chef de la sécurité dans une entreprise énergétique lituanienne, il décide de se mettre à son compte début 2022, au sein d'une entreprise de conseil.

Sources

Ce chien robot bizarre ne va pas aider la Russie à gagner en Ukraine
Video: watson
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