International
ukraine

A Vouhledar, l'offensive russe est un fiasco pour Poutine

«Abattus comme des dindes»: fiasco pour les troupes de Poutine

Les champs de Vouhledar, en Ukraine, sont jonchés de cadavres et pulvérisés par les obus. L'armée russe enchaîne les assauts contre cette petite ville minière du sud-est de l'Ukraine.
15.02.2023, 16:5415.02.2023, 18:34
Un article de
t-online
Martin Küper
Plus de «International»

Ce serait une véritable débâcle que vit actuellement l'armée russe près de Vouhledar et elle est dûment documentée sans ménagement par les drones ukrainiens. Les images du champ de bataille montrent que ça se passe toujours de la même manière.

Vouhledar, la ville disputée sur le front ukrainien.
Image: watson/datawrapper

Des chars et des transports de troupes russes roulent les uns après les autres sur des mines. Des soldats s'enfuient, dans la panique. Les champs et les chemins enneigés devant la petite ville sont jonchés de corps et de sombres cratères d'explosion. Le Kremlin y aurait perdu plus de 130 véhicules et environ 5000 combattants, sans même pénétrer dans la petite ville.

Igor Girkin, qui a lui-même combattu du côté russe dans le Donbass en 2014 et qui est responsable de la destruction du vol MH17:

«Ils ont été abattus comme des dindes sur un stand de tir»

Devant Vouhledar, de nombreux chars et transports de troupes ont été perdus «et certains des meilleurs parachutistes et marins ont été liquidés», écrit le fervent nationaliste et critique du Kremlin, Igor Girkin, sur Telegram, où il est suivi par plus de 762 000 utilisateurs:

«Il n'y a que des idiots qui attaquent pendant des mois toujours le même endroit lourdement fortifié, qui est en plus extrêmement mal placé pour les assaillants.»

Vouhledar ressemble à une forteresse dressée sur une colline, entourée d'un terrain plat qui n'offre guère de couverture aux assaillants. 15 000 personnes y vivaient avant la guerre. Peu d'habitants sont restés. L'armée russe avait déjà tenté en vain de prendre la ville à l'automne dernier. Selon les données ukrainiennes, la Russie aurait alors perdu 2000 soldats dans les combats.

Des soldats ukrainiens dans une tranchée près de Marinka, dans la région de Donetsk.
Des soldats ukrainiens dans une tranchée près de Marinka, dans la région de Donetsk.T-ONLINE

Les récentes attaques sur la ville seraient menées par les 40e et 155e brigades d'infanterie de marine. Selon l'expert militaire Tom Cooper, la Russie a déployé pour cette offensive environ 20 000 soldats, 90 chars de combat, 180 véhicules de transport de troupes et 100 pièces d'artillerie.

Et pourtant, ça ne suffit pas. Le ministère britannique de la Défense explique l'amateurisme des attaques russes par un manque d'entraînement, d'équipement et de concertation. De leur côté, les observateurs russes mettent surtout en cause le général Rustam Mouradov, qui commande les troupes du Kremlin dans l'est de l'Ukraine.

Rustam Mouradov a déjà montré ses failles l'automne dernier, sans qu'il y ait de conséquences. «Maintenant, ils essaient à nouveau à Vouhledar, mais les méthodes sont toujours aussi mauvaises. L'impunité conduit toujours à de nouveaux crimes», peut-on lire sur Telegram. Plusieurs blogueurs de guerre ont demandé que Rustam Mouradov soit démis de ses fonctions.

Site stratégique

Depuis la ville fortifiée, l'armée ukrainienne contrôle non seulement le terrain environnant, mais aussi une voie ferrée qui traverse le territoire occupé par la Russie à une vingtaine de kilomètres de là. Sans l'artillerie ukrainienne à Vouhledar, la Russie pourrait, à nouveau, utiliser cette voie ferrée pour approvisionner ses troupes sur la péninsule de Crimée. Après l'attentat sur le pont de Kertch entre la Crimée et la Russie continentale, le Kremlin dépend des territoires conquis dans le sud de l'Ukraine. La prise de Vouhledar permettrait d'ouvrir la voie à d'autres avancées dans le Donbass. Le ministère britannique de la Défense écrit:

«Le tableau opérationnel actuel suggère que les forces russes ont reçu l'ordre d'avancer sur la plupart des sections du front»

Elles ne pourraient à aucun endroit rassembler suffisamment de force de combat «pour arriver à un effet décisif». Les mercenaires Wagner auraient récemment gagné de nouveaux terrains au nord de la ville de Bakhmout, dans la région de Donetsk, où les combats font rage. Les mercenaires de Wagner auraient pénétré dans le village de Krasna Hora.

Chars et munition sont en route

Malgré l'offensive russe, la livraison de chars de combat et de munitions à Kiev n'avance que lentement. Le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius (SPD) a exprimé, mardi, à la réunion de l'Otan à Bruxelles «peu de compréhension» à l'égard de pays comme la Pologne qui, après avoir exercé une forte pression sur Berlin, ne fournissent désormais que peu de choses. L'Ukraine a exprimé un pressant besoin d'obtenir de l'aide, surtout à la veille du triste anniversaire du début de l'offensive, le 24 février.

Des militaires ukrainiens dans la région de Donetsk
Des militaires ukrainiens dans la région de DonetskImage: sda

Sources:

Voici le Challenger 2, le char anglais envoyé en Ukraine
1 / 9
Voici le Challenger 2, le char anglais envoyé en Ukraine
source: uk ministry of defence
partager sur Facebookpartager sur X
Le Leopard 2 livré à l'Ukraine peut aussi servir des bières
Video: watson
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Pourquoi cet Etat américain n'est pas protégé par l'Otan
Les Etats-Unis sont considérés comme un allié important au sein de l'Otan. Mais l'un de leurs Etats ne fait pas partie du traité. Explications.

L'Otan vient de fêter son 75e anniversaire. Au total, 32 pays ont jusqu'à présent adhéré à l'alliance, les Etats-Unis étant considérés comme la puissance dominante. Mais l'un des Etats américains n'est pas explicitement protégé par l'accord. L'île d'Hawaï se trouve dans le Pacifique, alors que l'Otan est une alliance de défense de l'Atlantique Nord. Par conséquent, une attaque sur l'île ne déclencherait pas automatiquement l'article 5 du traité. Celui-ci prévoit qu'en cas d'agression contre un pays de l'Otan, les autres membres doivent lui venir en aide.

L’article