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Voici ce que contient le projet de paix des Etats-Unis pour l'Ukraine

Voici ce que contient le projet de paix des Etats-Unis pour l'Ukraine

L'Ukraine a reçu un «projet de plan» américain en vue de mettre fin à la guerre avec la Russie - voici certaines des propositions.
Les propositions américaines reprennent les conditions maximalistes réclamées par Poutine.getty/watson
Alors que les Etats-Unis viennent de poser sur la table de l'Ukraine une ébauche de plan en vue de mettre fin à la guerre avec la Russie, les premiers éléments semblent indiquer que ce dernier serait très favorables au Kremlin. Voici certaines propositions.
20.11.2025, 21:0020.11.2025, 21:32

Face au «projet de plan» américain, l'Ukraine tente de faire preuve de bonne volonté: elle déclaré être prête à travailler de manière «constructive» avec Washington, sans donner de détails à ce stade sur les propositions.

Selon des éléments fournis à l'AFP par une source proche du dossier, les propositions américaines, favorable au Kremlin, reprennent les conditions maximalistes avancées précédemment par la Russie et déjà rejetées dans le passé par Kiev - qui les voyait comme équivalant à une capitulation de facto. Voici ce que l'on sait de ce texte, qui comporte 28 propositions, selon des médias américains.

Territoires

Le plan inclut la «reconnaissance de (l'annexion de) la Crimée et d'autres régions prises par la Russie», qui contrôle presque 20% du territoire ukrainien, a indiqué à l'AFP un haut responsable au fait du dossier sous le couvert de l'anonymat.

Moscou a déjà réclamé par le passé que Kiev lui cède les régions de Donetsk et Lougansk dans l'est, et de Kherson et Zaporijjia dans le Sud, qu'elle contrôle partiellement et dont elle revendique l'annexion depuis septembre 2022, en plus de la péninsule de Crimée annexée en 2014.

Le président russe Vladimir Poutine avait déjà exigé que l'Ukraine retire ses troupes des régions de Donetsk et Lougansk en échange du gel de la ligne de front dans les régions de Zaporijjia et Kherson, selon la Turquie, intermédiaire dans trois cycles de pourparlers directs entre Kiev et Moscou cette année.

L'Ukraine exclut de reconnaître comme russes les territoires occupés, tout en concédant que leur reprise par la voie militaire risque d'être impossible. Selon des médias américains, le plan exige aussi de l'Ukraine qu'elle reconnaisse le russe comme langue officielle avec l'ukrainien et que les droits de l'Eglise orthodoxe dépendante du patriarcat de Moscou, interdite en 2024 par les autorités, soit réinstaurés.

Armée et armes

Les propositions prévoient aussi «la réduction de l'armée ukrainienne à 400 000 personnes», soit à peine plus de la moitié de ses effectifs et l'abandon de toutes ses armes à longue portée, selon le haut responsable.

La limitation des capacités militaires de l'Ukraine, l'arrêt des livraisons d'armes par ses alliés et l'interdiction de la mobilisation font partie des exigences déjà exprimées par Moscou, qui de son côté dispose de troupes plus nombreuses et mieux armées.

La Russie est farouchement opposée à toute présence de troupes de l'Otan en Ukraine ainsi qu'à l'adhésion de Kiev dans l'Alliance. Kiev réclame pour sa part des garanties de sécurité de la part des Occidentaux, dont des troupes européennes sur son sol, ce que prévoit d'interdire le plan américain, selon des médias.

L'Ukraine pourrait cependant négocier d'autres garanties de sécurité avec les Etats-Unis et l'UE, selon eux.

Le plan de qui ?

Kiev estime que ces propositions ont été préparées par la Russie et approuvées par les Américains qui envoient à Kiev des «signaux» pour «accepter ce plan», a déclaré à l'AFP le haut responsable.

«Nous ne savons pas s'il s'agit réellement d'un plan de Trump» ou simplement «de son entourage»
Un responsable, à l'AFP

Ce que la Russie est censée faire en retour «n'est pas clair», a encore souligné ce responsable.

D'après le média américain Axios, Washington et Moscou ont travaillé en secret à son élaboration, ce que le Kremlin a refusé de commenter. Cette proposition intervient alors que les pourparlers entre Kiev et Moscou sont au point mort, et que l'armée russe avance dans plusieurs secteurs tout en poursuivant ses attaques sur les villes ukrainiennes.

Depuis son retour au pouvoir en début d'année, Donald Trump s'est présenté comme un médiateur pour ce conflit mais ses efforts n'ont jusqu'à présent pas porté leurs fruits. Il a finalement adopté en octobre des sanctions contre le secteur pétrolier russe.

Réactions

La présidence ukrainienne s'est dite prête à «travailler de manière constructive avec la partie américaine et (ses) partenaires en Europe et dans le monde entier afin de parvenir à la paix». Selon elle, une conversation entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump à ce sujet est prévue «dans les prochains jours».

«Les deux parties devront accepter de faire des concessions difficiles mais nécessaires»
Le secrétaire d'Etat américain, Marco Rubio

Le test est présenté comme «bon» pour Kiev et comme pour Moscou par la Maison-Blanche, même s'il semble surtout donner satisfaction aux ambitions russes.

«Le président (américain Donald Trump) soutient ce plan. C'est un bon plan à la fois pour la Russie et pour l'Ukraine et nous pensons qu'il est acceptable pour les deux parties», a assuré jeudi la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt.

«Le gouvernement parle autant avec une partie qu'avec l'autre», a-t-elle ajouté, au moment où l'armée russe affirmait avoir pris Koupiansk, l'un des bastions ukrainiens dans l'est du pays.

Le Kremlin a déclaré n'avoir aucun commentaire.

Les alliés européens de l'Ukraine ont de leur côté insisté pour que tout accord inclue les positions de l'UE et de Kiev. «Pour qu'un plan fonctionne, il faut que les Ukrainiens et les Européens soient impliqués», a déclaré jeudi la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. «Les Ukrainiens refuseront toujours toute forme de capitulation», a assuré le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot. (mbr/ats)

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