Volodymyr Zelensky semble avoir de la concurrence dans son propre pays. Oleksiy Arestovych, ancien conseiller de la présidence ukrainienne, veut le défier lors de la prochaine élection présidentielle. Il appelle notamment à des négociations avec la Russie pour parvenir à un cessez-le-feu.
«Ce n'est bénéfique pour aucun des deux pays en guerre et c'est pourquoi il est maintenant temps de s'asseoir à la table des négociations», a déclaré l'homme politique dans une interview au magazine «Stern», faisant référence à la lente contre-offensive de l'Ukraine.
Par le passé, Moscou avait posé des conditions strictes pour d’éventuelles négociations avec l’Ukraine. Pour que le Kremlin accepte ne serait-ce que d’éventuelles négociations de paix, l’Ukraine devrait déposer les armes, renoncer à ses ambitions d’adhésion à l’Otan, accepter le russe comme langue officielle et reconnaître la péninsule de Crimée comme russe.
Récemment, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgu, a également déclaré que les États occidentaux devaient cesser de lutter pour la défaite stratégique de la Russie. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait jusqu'à présent rejeté d'éventuelles négociations en raison des conditions strictes imposées par le Kremlin.
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La solution de Oleksiy Arestovytch? «Nous gelons le conflit et parvenons à une situation similaire à la guerre froide entre la République fédérale et la RDA. Nous n’abandonnons pas les territoires occupés par la Russie, mais nous nous engageons à ne pas les reconquérir militairement.»
Il parie également sur le fait que l’Ukraine rejoindrait l'Otan.
Il n’a pas dit exactement comment il envisageait de procéder.
En interview, l'homme politique explique qu'il ne croit pas que l'Ukraine soit actuellement en mesure de gagner la guerre sur le champ de bataille. L'armée ukrainienne n'a pas réussi à prendre la ville de Tokmak sur le front sud. «De facto, le commandant en chef des armées ukrainiennes Valeri Zaloujny a déclaré la fin de l'offensive. L’impasse, et c’est une impasse sanglante, est évidente», a commenté Oleksiy Arestovytch.
L'homme politique ukrainien a longtemps été l'un des plus proches conseillers de Volodymyr Zelensky. Il a démissionné au début de l'année après des conflits avec l'entourage du président ukrainien. Il vit désormais à l'étranger et critique vivement son ancien allié.
Selon lui, le gouvernement ukrainien évolue «vers un régime autoritaire. Volodymyr Zelensky se comporte aujourd'hui comme un dictateur qui a perdu le contact avec la réalité, qui a une vision déformée du monde, qui exige un niveau de sacrifice irréaliste de la part de son peuple, qui le restreint économiquement et politiquement.»
Oleksiy Arestovych appelle donc Zelensky et son parti à ouvrir la voie à des élections même en temps de guerre en modifiant la constitution.
Depuis le début de la guerre, les élections sont interdites par la loi ukrainienne. Les élections prévues en octobre ont été reportées à mars 2024 – mais Zelensky ne peut les maintenir que si les pays occidentaux soutiennent financièrement l’Ukraine, a-t-il récemment déclaré. La raison? Garantir que les millions d’Ukrainiens qui ont fui vers les pays européens voisins et les soldats puissent voter entraînerait des coûts énormes. Cela ne devrait pas être déduit du budget de la défense.
