«Tout cela ne me semble pas encore réel. Devenir tout à coup une chose qui me dépasse, c'est absurde», a déclaré Nemo lors d'une conférence de presse organisée dans la foulée de son arrivée en Suisse.
Le talent musical s'est réjoui qu'aucun rendez-vous ne soit prévu lundi et compte en profiter pour rester au jardin. «Je vais m'allonger et essayer de descendre un peu», a déclaré Nemo, qui a besoin de prendre du temps pour soi afin de mettre les événements de ce week-end en perspective.
Nemo est apparu dans l'aire d'arrivée de l'aéroport de Zurich à 23h00, où une centaine de personnes l'ont accueilli avec cloches, grands cris et drapeaux non-binaires aux couleurs jaune, blanc, violet et noir - le même avec lequel Nemo a défilé en étendard samedi soir, lors de la finale de l'Eurovision. Un accueil «méga sympa», s'est ému l'artiste non-binaire.
«Il est important que cette communauté ait une voix et soit entendue», a précisé l'artiste originaire de Bienne, qui s'engage pour l'inscription d'un troisième sexe dans la loi suisse. Le conseiller fédéral socialiste Beat Jans s'est d'ailleurs montré prêt à rencontrer Nemo pour en discuter.
Nemo a fait son coming out en tant qu'individu non-binaire en novembre dernier. Dans sa chanson The Code, l'artiste évoque le fait de ne se sentir ni homme ni femme et le chemin parcouru pour trouver son identité.
L'un des premiers à serrer la main de Nemo à Zurich a été le maire de Bienne, Erich Fehr. «Nemo est sensationnel. Nemo, c'est Bienne», a-t-il déclaré. Pour lui, il est clair que la ville bilingue doit jouer un rôle dans l'organisation de l'Eurovision l'année prochaine. «Nous cherchons actuellement une ville partenaire», a affirmé le socialiste.
Une task force de la SSR a d'ores et déjà mis en place une taskforce pour préparer l'organisation de l'édition 2025. Si plusieurs villes sont déjà sur les rangs, le lieu du concours musical devrait être communiqué en septembre. (mbr/ats)