Jeudi matin, No Mercy faisait encore scandale sur la plateforme Steam. Quelques heures plus tard, le jeu a purement et simplement disparu. Désormais, il est inaccessible dans le monde entier.
Développé par Zerat Games, No Mercy proposait aux joueurs d’incarner un homme qui viole sa propre mère et sa tante. Classé 18+, le jeu n'était pourtant pas protégé par des barrières d’âge suffisantes sur Steam, plateforme ouverte dès 12 ans, ce qui avait soulevé une vague de critiques internationales.
Une mobilisation contre No Mercy qui porte ses fruits
La plateforme militante Collective Shout a rapidement lancé une campagne pour faire interdire le jeu dans tous les pays. Après l’Australie, c’est le Canada et le Royaume-Uni qui ont suivi. Ce vendredi, Steam a retiré le jeu dans le monde entier.
Dans un message publié brièvement sur la page Steam de No Mercy, Zerat Games a déclaré:
«Nous n’avons pas l’intention de nous battre contre le monde entier, et surtout pas de créer des problèmes à Steam ou Valve»
Peu après cette déclaration, la page du jeu a été désactivée. Bien que les personnes l’ayant déjà acheté y aient encore accès, il n’est plus possible de la télécharger.
Image: dr
Le retrait de No Mercy ne doit pas masquer un problème plus large: celui de la manosphère, cet ensemble de communautés en ligne où se propagent des discours antiféministes, haineux et violents. Inspirés par la théorie de la «pilule rouge», de jeunes hommes s’y radicalisent contre les femmes, accusées de manipuler, d’humilier et de dominer les hommes. (jah)
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Amaigri, mal fagoté, cryptopoétique, drogué, la gueule en biais, au bord du divorce et du gouffre. Peut-être. Les «inquiétudes» autour de l’ex-poupon de la pop sont exprimées par ses groupies, analysant la moindre image ou attitude de celui qui a accompagné leur adolescence. Et si son public s’était (aussi) un peu perdu en route?
On dit parfois que personne ne connait mieux une star que sa groupie. C’est sans doute l’un des fantasmes les plus endurants du fanatisme. A force de tout lire, tout entendre, tout voir, tout gober et tout acheter d’un seul et même artiste, on finit par penser qu’on l’a fabriqué et qu’il nous appartient au moins un petit peu. Là où l’équation est un brin perverse, c’est qu’elle n’est pas tout à fait dénuée de vérité: pas de fan, pas de star.