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Paris Hilton est bien plus qu'une riche blondasse écervelée

Son t-shirt «Stop Being Poor» a fait scandale. En réalité, l'héritière n'a jamais porté ce vêtement qui n'a jamais existé. Le vrai message, «Stop Being Desperate», a été photoshopé.
Son t-shirt «Stop Being Poor» a fait scandale. En réalité, l'héritière n'a jamais porté ce vêtement qui n'a jamais existé. Le vrai message, «Stop Being Desperate», a été photoshopé.
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Paris Hilton est tellement plus qu'une riche blondasse écervelée

A défaut d'un peu de respect, son rôle de poupée Barbie lui a rapporté des centaines de millions de dollars.
28.02.2023, 18:5625.07.2023, 09:20
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Paris Hilton a deux voix. L'une qu'elle adopte instinctivement, perchée, nasillarde, coquette. L'autre, privée, est plus grave, presque rauque. Une dichotomie vocale à l'image du personnage qu'elle s'est fabriquée.

Paris Hilton n'existe pas. Cette figure de blondasse écervelée qui se trémousse depuis vingt-cinq sur les dancefloors et les tapis rouges est travaillée au corps. Un corps fin comme un rail de coke, hydraté au champagne, flatté dans une petite robe à paillettes ou un training en peau de pêche Juicy Couture. L'incarnation vivante du consumérisme à outrance, du matérialisme dégoulinant, de l'argent facile, de la vanité et de la bêtise. L'icône originale du statut de «célèbre pour être célèbre».

«Elle est la créatrice de certains des moments de mode les plus emblématiques de ma génération», glisse Nicky Hilton, sa petite soeur, au Harper's Bazaar.
«Elle est la créatrice de certains des moments de mode les plus emblématiques de ma génération», glisse Nicky Hilton, sa petite soeur, au Harper's Bazaar.

Pour façonner ce rôle calculé et artificiel, inspirée par Marilyn Monroe, Barbie et Dolly Parton, «ces icônes blondes qui jouaient aussi des personnages», Paris Hilton a dû canaliser sa poupée intérieure.

«Désolée, j'ai tellement l'habitude de jouer un personnage qu'il m'est difficile d'être normale»
This is Paris (2020).

La marque Paris

Sa notoriété dépasse les cercles de la jet-set new-yorkaise en 2003. L'année du lancement de The Simple Life, qui retrace les aventures de deux petites filles riches et privilégiées tentant maladroitement de s'intégrer à la «vraie vie» du Midwest américain.

Son acolyte Nicole Ritchie incarnera la fautrice de troubles, Paris la «blonde idiote».
Son acolyte Nicole Ritchie incarnera la fautrice de troubles, Paris la «blonde idiote».

Le show de télé-réalité achèvera d'imprimer sur la rétine de millions de téléspectateurs la figure de cette jeune héritière et la fera entrer, au passage, dans la culture populaire.

Une identité de marque est née. Ne reste à Paris qu'à l'appliquer à tous les aspects de sa vie publique, de son slogan («That's hot») devenu une marque déposée à sa garde-robe.

«Je ne suis pas une blonde stupide, je suis juste très douée pour faire semblant»
Paris Hilton, Glamour UK.

Tous les accessoires sont bons pour devenir cultes. Du chihuahua trimballé dans un sac de créateur, aux téléphones portables à glitters, en passant par les jeans taille basse et les sandales à talons. Sans oublier le rose. Une couleur qui lui colle au string, mais «qu'elle n'aime même pas», a-t-elle un jour admis à Glamour UK.

Le déversoir Paris

Qui dit fric, chic et exposition médiatique dit haine et piques gratuites. Difficile d'imaginer exutoire à frustrations plus efficace que cette petite pimbêche gâtée par la vie (et ses parents), en quête éperdue de gloire facile.

L'absence totale de sympathie, le dégoût et la moquerie que cristallise Paris Hilton semblent alors mérités. Un juste prix à payer, une manière de rétablir l'ancienne hiérarchie morale de qui mérite, ou non, d'être connu.

«En réalité, elle mettait les gens mal à l'aise parce qu'elle exposait ce que le public attendait des riches et des célèbres»
The Take.

«La façon dont on a été traité, Britney [Spears], Lindsay [Lohan], et moi-même, c'était un sport», confirmera plus tard l'une des membres du «sommet des bimbos» au Harper's Bazaar. «Nous n'étions que des jeunes filles découvrant la vie, sortant à une fête, et nous avons été vilipendées pour ça.»

Lindsay Lohan, Britney Spears, Paris Hilton, alias le «Bimbo Summit», en couverture du New York Post, en 2006.
Lindsay Lohan, Britney Spears, Paris Hilton, alias le «Bimbo Summit», en couverture du New York Post, en 2006.

Derrière ce stéréotype sur talons hauts, pourtant, il y a les traumatismes, les fêlures. L'absence de libido dans un corps associé à une sexualité débridée. Les marques laissées par les abus subis à Provo, son internat.

Si elle a joué un personnage, Paris Hilton n'a pourtant jamais campé le rôle de la victime. Son mantra se résume à «sois célèbre et tais-toi». Dans les années 2000, il n'est pas encore question de sexisme latent ou de l'impact de cette violence à l'égard des célébrités. «Les gens ne parlaient même pas de santé mentale», rappelle-t-elle, laconique, en 2023 au magazine Glamour.

La girl boss sous le radar

Paris-la-blonde-stupide a surtout permis à Paris-tout-court d'amasser une énorme fortune personnelle. 300 millions qu'elle ne doit pas qu'à son patronyme, même si elle reconnait facilement le privilège de son nom. L'arrière-petite-fille de Conrad Hilton et petite-fille de Baron a ça dans le sang. «D'incroyables hommes d'affaires», selon l'héritière.

Derrière la façade frivole se cache une magnat des affaires qui compte 30 parfums, 19 lignes de produits comprenant vêtements, lingerie, bijoux, lunettes de soleil, soins de la peau, accessoires pour chiens et ustensiles de cuisine. Un business fructueux que la girl boss avisée essaie désormais d'exporter dans le métavers.

«Je ne voulais pas être connue comme la petite-fille de l'hôtel Hilton, je voulais être connue comme Paris»

Bien qu'elle n'a pas eu besoin de travailler un seul jour de sa vie, l'héritière la plus hyperactive de la planète, «allergique à la détente», s'est essayée à toutes les professions: chant, cinéma, théâtre, télévision, cuisine, mode. Sans oublier ses concerts qui frôlent le million de dollars de cachet et l'élèvent au statut de DJ féminine la mieux payée au monde.

Au fond, peut-être est-elle encore trop influencée par les antiques règles qui régissent Hollywood. Pour mériter sa notoriété, une célébrité doit bien compter une apparition dans un film, ou avoir sorti le dernier tube à la mode.

Paris, l'initiatrice

Reste que l'héritage indéniable de Paris Hilton est d'avoir transformé la célébrité en une entreprise comme une autre. Marionnettiste de sa propre histoire, la blonde a initié le business très lucratif et désormais omniprésent des influenceurs.

«J'étais une influenceuse avant qu'il y ait un nom pour cela. (...) Les gens disaient que j'étais juste célèbre pour être célèbre, et maintenant c'est un tout nouveau genre de célébrité»
Paris Hilton, Forbes.

D'autres entrepreneurs avant-gardistes se sont engouffrés dans la brèche. Sans même essayer de jouer la comédie ou de pousser la chansonnette, les Kardashian ont compris ce que pouvait leur apporter une exposition permanente à leurs fans.

La popularité de l'élève a dépassé celle du maître: au début des années 2000, Kim n'est encore que «l'assistante» de Paris Hilton.
La popularité de l'élève a dépassé celle du maître: au début des années 2000, Kim n'est encore que «l'assistante» de Paris Hilton.

De son côté, Paris Hilton a quelque peu échappé aux projecteurs et aux tabloïds. Désormais maman, elle a troqué son personnage pour une version plus authentique et transparente d'elle-même. Enfin...

Le 17 février, la blonde iconique célébrait ses 42 ans, sans rien perdre de son glamour, ni de sa superbe.
Le 17 février, la blonde iconique célébrait ses 42 ans, sans rien perdre de son glamour, ni de sa superbe. image: instagram

À coups de posts pailletés, de kitsch et de chiens nains sur Instagram, l'héritière n'oublie pas pour autant d'alimenter son mythe. N'est pas icône de pop culture qui veut.

Son roman devient un best-seller grâce a TikTok
Video: watson
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