Qu'on soit adepte d'un italien puissant et charpenté ou qu'on préfère un bordeaux plus léger, en matière de rouges, chacun ses goûts. A chacun, aussi, sa manière de le supporter. Les maux de tête liés à la consommation de vin rouge intriguent l'être humain depuis presque aussi longtemps qu'il en consomme. Pour la première fois, des chercheurs de l’Université de Californie pourraient en connaître la cause.
Selon le Dr Morris Levin (ça ne s'invente pas), le directeur du Headache Center de l’Université de Californie, interrogé cette semaine dans le Times britannique, plusieurs ingrédients dans le vin peuvent provoquer des maux de tête (à commencer par l’alcool lui-même). Toutefois, le principal responsable serait à chercher du côté de la «quercétine», un antioxydant qu'on trouve dans le vin rouge et qui pourrait affecter la façon dont le métabolisme traite l’alcool dans le sang.
Présent dans le rouge comme le blanc, ce composant peut entraîner une accumulation de toxines et provoquer ainsi maux de tête, bouffées vasomotrices et nausées.
Autre particularité? Les personnes d'origine est-asiatique, principalement du Japon, de Chine et de Corée, préseteraient un risque plus élevé de maux de tête liés au vin rouge, car environ 40% de la population de ces régions possède une enzyme qui rend difficile l'élimination des toxines.
D'autres théories ont été avancées pour expliquer le mal de tête lié au vin rouge, notamment la sensibilité aux histamines, les sulfites (les fameux conservateurs présents dans le vin) ou encore les pectinases, sans que les études ne parviennent jusqu'ici à établir un véritable lien. Même l'hypothèse selon laquelle la quercétine serait la principale responsable des maux de tête est considérée comme largement «spéculative» par d'autres chercheurs.
Ne reste qu'une seule question: comment s'épargner les migraines si l'on se sait sensible au vin rouge? Le respect de bonnes habitudes de vie – comme une routine de sommeil régulière, une réduction de la caféine, une prise d’antidouleurs évitée et une consommation abondante de liquides – peut éloigner le niveau de déclenchement, suggère le Dr Nicholas Silver, neurologue et spécialiste des maux de tête, au Times.
Ce qui vaut pour toutes les boissons alcoolisées, car si certaines personnes sont plus sujettes aux migraines avec le rouge, d'autres seront en revanche plus sensibles au vin blanc, voire même au prosecco.
Autre recommandation? «Si vous voulez continuer à consommer du vin rouge, ne le faites jamais à jeun, buvez de l’eau entre les verres et arrêtez-vous bien avant la fin de la soirée.» Un sage conseil à appliquer à chaque soirée, migraines précoces ou pas, pour se faciliter le lendemain matin. Sur ce, bonne soirée et joyeuse année! (mbr)