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Publicité sur WhatsApp: cet avocat monte au créneau

Le groupe Meta introduit des publicités sur WhatsApp.
Voici comment les quelques 1,5 milliard d'utilisateurs de WhatsApp verront bientôt apparaître des publicités dans l'application de messagerie.Image: whatsapp

Pourquoi la publicité ciblée de WhatsApp serait «illégale»

Egalement propriétaire de Facebook et d'Instagram, Meta utilisera les données des ces applications pour proposer des pubs ciblées sur sa messagerie très populaire en Europe. Problème, les lois en vigueur l'interdisent, affirme un avocat.
17.06.2025, 20:5517.06.2025, 21:04
Daniel Schurter
Daniel Schurter
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Le groupe Meta a annoncé, lundi, son intention de lancer de la publicité sur WhatsApp, en s’appuyant sur les données personnelles des utilisateurs collectées via Facebook et Instagram. Le déploiement est prévu dans les prochains mois à l’échelle mondiale.

Ces publicités apparaîtront dans l’onglet «Actualités» de l’application, où les utilisateurs peuvent consulter les statuts de leurs contacts et suivre les chaînes d’information qu’ils ont choisies.

Fondée par le célèbre juriste autrichien Max Schrems, l’organisation européenne indépendante NOYB (None Of Your Business) dénonce fermement cette décision. Elle déclare dans un communiqué:

«L’application autrefois indépendante, qui était disponible pour un simple dollar par an, sans publicité ni exploitation des données, est désormais complètement absorbée par l’univers Meta. C’est un pas de plus vers le monopole des réseaux sociaux. Légalement, le droit européen devrait empêcher cela.»
source: noyb.eu

Max Schrems enfonce le clou:

«Meta agit ici directement à l’encontre de ce que prescrit le droit européen. Les données issues de plusieurs plateformes sont fusionnées, et les utilisateurs sont pistés à des fins publicitaires sans véritable possibilité de choisir. En l’absence d’un consentement libre et éclairé, la publicité personnalisée basée sur ces données est clairement illégale.»

Si WhatsApp reste marginal aux Etats-Unis, l'application de messagerie est un acteur majeur dans le reste du monde, souligne Max Schrems. En termes de pouvoir d’achat, l’Europe constitue son plus grand marché.

Max Schrems est un activiste autrichien militant pour la protection des données privées.
Max Schrems est un activiste autrichien militant pour la protection des données privées.Image: Photo par JOE KLAMAR / AFP

Meta défierait les lois européennes

Depuis l’élection de Donald Trump, Meta aurait, selon lui, opéré un virage assumé, en ignorant désormais ouvertement le droit européen. A l’image de l’administration Trump, l’entreprise défendrait l’idée que la réglementation européenne constitue un obstacle illégitime au commerce, un frein comparable à un droit de douane.

Dans ce contexte, la récente décision de Meta d’utiliser toutes les données générées en Europe pour entraîner ses modèles d’intelligence artificielle sans demander le consentement préalable des utilisateurs illustre cette logique de confrontation.

«Voilà que WhatsApp est la prochaine cible. Les exigences politiques de l’Union européenne semblent ne plus importer à Meta»
Max Schrems

Max Schrems fustige également l’inaction des institutions européennes et des autorités nationales de protection des données, censées protéger les citoyens de telles pratiques intrusives.

NOYB affirme vouloir examiner de près cette nouvelle entorse à la législation, et envisage de lancer une procédure contre Meta. Les mesures dépendront toutefois des modalités concrètes de la mise en œuvre par le groupe américain, qui restent à préciser.

WhatsApp tente de calmer la polémique

Dans un article de blog publié lundi, WhatsApp tente d’éteindre l’incendie. L’entreprise assure que les messages personnels, les appels et les statuts resteront chiffrés de bout en bout.

Personne, pas même Meta, ne peut lire ou écouter les contenus échangés. WhatsApp garantit également que les informations personnelles sensibles (comme les numéros de téléphone, les messages, les appels ou les groupes de discussion) ne seront pas utilisées pour cibler les publicités.

«Pour diffuser des publicités susceptibles de vous intéresser dans les sections "Statuts" et "Chaînes", nous n’utiliserons que des informations limitées, comme votre pays ou votre ville, votre langue, les chaînes que vous suivez et vos interactions avec les publicités.»

Enfin, l’entreprise s’engage à ne jamais partager le numéro de téléphone de ses utilisateurs avec les annonceurs.

Face à cette évolution, Max Schrems recommande aux utilisateurs de quitter WhatsApp pour l’application Signal, qu’il décrit comme respectueuse de la vie privée, open source, financée par des dons et dotée de fonctions équivalentes à celles de WhatsApp.

«Nous pensons que l’introduction de la publicité sur WhatsApp par Meta entraînera un nouvel exode massif vers Signal»

Traduit de l'allemand et adapté par Joel Espi

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