Sport
CIO

CIO: le retour des athlètes russes passe mal

SOCHI, RUSSIA - FEBRUARY 23: Thomas Bach (L), President of the IOC and Russian President Vladimir Putin (R) attend the 2014 Sochi Winter Olympics Closing Ceremony at Fisht Olympic Stadium on February  ...
Thomas Bach, président du CIO avec Vladimir Poutine, en 2014, aux Jeux Olympiques de Sotchi.Getty Images Europe

Le retour des athlètes russes est inéluctable mais il passe mal

Pas besoin d'être un prophète pour prédire que la Russie recommence le sport mardi prochain. Le CIO et son président Thomas Bach préparent cette décision pas à pas. Mais non sans heurts.
24.03.2023, 12:0608.05.2023, 10:16
Rainer Sommerhalder
Plus de «Sport»

Thomas Bach doit prendre acte lui aussi de la répartition actuelle des sympathies en Europe occidentale concernant l'invasion russe en Ukraine. Le discours qu'il a prononcé mercredi soir au Forum politique de la Ruhr sur le thème «Les Jeux olympiques à la croisée du sport et de la politique», a tourné au vinaigre pour lui.

👉Suivez en direct l'évolution de la guerre en Ukraine👈

Le président du Comité international olympique (CIO), âgé de 69 ans, a d'abord dû se frayer un chemin jusqu'au lieu de la réunion à Essen à travers un groupe de 150 manifestants armés de pancartes et de slogans. Même dans la salle, ceux qui posaient des questions critiques ont reçu des applaudissements plus chaleureux que lui.

Une partie du comité d'accueil à Essen.
Une partie du comité d'accueil à Essen.

Bach s'est exprimé pendant une heure à l'occasion de ce forum fondé en 1990, destiné à promouvoir le dialogue sociopolitique. Environ 1000 leaders d'opinion et cadres de la région de la Ruhr étaient présents dans la salle. L'ancien escrimeur a certes admis que le CIO se trouvait «face à un dilemme» sur la question du retour de la Russie dans le sport mondial.

En même temps, il n'a laissé planer aucun doute sur la décision que prendra le Comité exécutif lors de sa réunion de mardi prochain: on verra à nouveau des athlètes de Russie et de Biélorussie dans les compétitions - sous «bannière neutre» et avec une «attitude strictement neutre».

Dans son allocution, Thomas Bach a souligné l'importance d'une compétition pacifique entre les athlètes du monde entier, qui «respectent tous les mêmes règles». Le haut fonctionnaire allemand a exigé qu'en fin de compte, «ce ne soit pas la politique qui décide qui participe à quelles manifestations sportives». Thomas Bach a demandé que soit respectée «l'autonomie responsable du sport».

Le président du CIO a mentionné une fois de plus un rapport de l'ONU qui lui demande de «garantir la non-discrimination des sportifs sur la base de leur nationalité». Cette non-discrimination est fondamentale pour son organisation. Thomas Bach prédit que l'exclusion de la nationalité constituerait un précédent qui aurait pour conséquence «la désintégration du système sportif tel que nous le connaissons aujourd'hui».

Ces derniers jours, le CIO a publié les résultats de plusieurs sondages réalisés par des commissions d'athlètes en Afrique et en Asie, qui se prononcent clairement en faveur d'une réintégration des belligérants. En effet, l'opposition à ce sujet se concentre sur le monde occidental et Thomas Bach peut à tout moment se référer à une majorité, du moins quantitative, pour prendre une décision en faveur de la Russie.

Certes, Thomas Bach a souligné que les discussions actuelles ne portaient pas sur la participation d'athlètes russes ou biélorusses aux Jeux olympiques de 2024 à Paris. Mais personne ne peut sérieusement douter que la décision imminente du CIO soit un signe clair dans ce sens.

French President Emmanuel Macron, left, speaks with International Olympic Committee, IOC, President Thomas Bach, right, from Germany, during a visit of the Paris 2024 Candidate City delegation, at the ...
Emmanuel Macron (ici avec Thomas Bach) donnera sa position sur les athlètes russes cet été.Image: KEYSTONE

Le président a déjà ressenti l'ambiance dans la salle pendant son discours. Des applaudissements ont fusé lorsqu'il a évoqué l'exigence de l'Ukraine d'un «isolement total de tous les Russes». Ce n'est pas ce qu'il avait prévu.

Ces articles sur le président de la Russie pourrait vous intéresser:

La séance de questions-réponses a définitivement chauffé la salle: on lui a reproché de parler d'installations sportives et non de champs de bataille, on a corrigé son appréciation selon laquelle la cohabitation entre Russes et Ukrainiens fonctionne bien au tennis et on a souligné que l'armée était le plus grand sponsor du sport russe.

Une diplomate ukrainienne est revenue sur une déclaration de Thomas Bach évoquant les tensions entre la politique et le sport: «Il n'existe pas de telles tensions en Russie: le sport est politique», a-t-elle déclaré sous les applaudissements du public.

Il marque et agresse ses coéquipiers
Video: watson
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Coup de tonnerre à Zermatt pour la Coupe du monde de ski alpin
Faute d'accord entre les organisateurs et la Fédération internationale de ski (FIS), la station valaisanne n'accueillera aucune épreuve de Coupe du monde la saison prochaine.

Il n'y aura pas de courses de Coupe du monde de ski alpin la saison prochaine à Zermatt/Cervinia. Les organisateurs ont pris la décision après des discussions avec des responsables de Swiss-Ski, de la Fédération italienne (FISI) et de la Fédération internationale (FIS).

L’article