C'est devenu une habitude: lors des trêves internationales, les clubs postent sur leurs réseaux sociaux des photos de leurs joueurs engagés avec les différentes sélections nationales. En général, ces publications sont totalement anodines, elles permettent juste à ces clubs de mettre en avant leurs footballeurs et aux fans de prendre des nouvelles de ces derniers.
C'est donc ce qu'a fait lundi l'ESTAC Troyes, club de deuxième division française. Sauf que sa publication sur le réseau social X a très mal passé auprès d'une partie des internautes. La faute à une photo d'Anis Ouzenadji (17 ans) – engagé avec les moins de 19 ans de la France, samedi face au Mexique (3-0) – sur laquelle les genoux et cuisses du footballeur sont floutés.
C'est ce floutage, ciblé sur cette partie du corps, qui a fait monter aux barricades de nombreux internautes affiliés à l'extrême-droite française. Ils accusent l'ESTAC Troyes «d'appliquer la charia en floutant les genoux d'un joueur musulman», résume RMC Sport.
Certaines interprétations de l'islam préconisent aux hommes de cacher, par pudeur, la partie du corps qui va du nombril aux genoux, incluant ceux-ci. Ainsi, de nombreux footballeurs musulmans recouvrent leurs genoux et cuisses avec leurs bas, collants (interdits dans le football français) ou sous-vêtements longs.
On ne sait pas si ce floutage est consécutif à une demande d'Anis Ouzenadji, binational français et algérien. Ni le joueur ni son club n'ont donné de précision à ce sujet. Le lien entre cet effet photographique et les convictions religieuses du joueur ne reste donc qu'une hypothèse.
Mais face à ces nombreuses réactions virulentes, l'ESTAC Troyes a supprimé sa publication avec la photo polémique, mardi en fin de matinée. Dans la foulée, il a publié le communiqué suivant:
Reste à savoir comment le club troyen traitera les prochaines photos d'Anis Ouzenadji. Une chose est sûre: sur le web, les genoux du défenseur seront, ces prochaines semaines, autant scrutés que les résultats de son équipe.