Manchester City aura bien un gardien de but sur le terrain, samedi soir en finale de la Ligue des champions contre Chelsea, mais la tâche d'Ederson ne consistera pas seulement à arrêter les ballons. Car le portier brésilien est un véritable joueur de champ supplémentaire à disposition de son entraîneur Pep Guardiola - c'est d'ailleurs pour ses qualités balle au pied que le technicien l'a fait venir dans le nord de l'Angleterre.
La qualité de sa relance avait sauté aux yeux du monde lors de la demi-finale de Ligue des champions face au PSG.
Ce soir-là, on jouait la 11e minute du match retour, Paris confisquait le ballon, imposait un pressing haut, lorsque le gardien avait contourné tout le bloc visiteur par une relance fabuleuse de 70 mètres pour son latéral gauche Zintchenko.
La suite avait été une masterclass anglaise: débordement, passe en retrait puis ballon dévié au deuxième poteau pour l'ouverture du score de Mahrez. Limpide.
I highlight four things about the action of the MCT's first goal against PSG:
— Cristian Andres Galindez Agredo (@CrisGalo99) May 5, 2021
1. Zinchenko's movements, to attack space
2. Ederson's good decision making with a precise pass into space
3. The change of rhythm of Mahrez and kevin
4. Failure to withdraw from the action by Mahrez pic.twitter.com/ZEm0GLtIaL
On avait envoyé un SMS à Thierry Barnerat à la mi-temps du match, histoire de savoir comment cet instructeur Fifa pour les gardiens avait vécu le coup de botte magique du portier brésilien.
De fait, les pieds des gardiens ont toujours intéressé Pep Guardiola autant que leurs mains. C'est pour cette raison que le technicien catalan, qui a qualifié City pour la première finale de Ligue des champions de son histoire cette saison, a écarté Joe Hart puis Claudio Bravo pour choisir Ederson (40 millions d'euros) en 2017. Avec les qualités de relance de son portier dans les petits et grands espaces, Guardiola peut à la fois installer son jeu de possession dès la première relance et se défaire du pressing usant des adversaires.
Ederson est tellement en confiance quand le ballon est au sol qu'il s'estime capable de jouer à mi-terrain, entre Foden et Gündogan.
L'ennui, c'est que ce degré de certitude le place dans une zone de confort parfois dangereuse pour lui-même et ses coéquipiers. Contre le PSG, il avait manqué deux relances courtes que les visiteurs avaient failli exploiter. Il n'aura pas davantage le droit à l'erreur contre Chelsea, même si la production actuelle de Timo Werner l'incite à penser le contraire.