Il a été dit ces dernières semaines que les jeunes footballeurs suisses manquaient cruellement de temps de jeu en Super League et Challenge League. Un véritable fléau pour les équipes nationales, de la Nati aux moins de 19 ans. Or désormais, une autre menace, étroitement liée au coefficient UEFA, plane sur le football suisse, en raison des mauvais résultats de nos clubs sur la scène européenne.
YB n’a pas encore débloqué son compteur en Ligue des champions et végète à la dernière place, avant de défier Stuttgart à l'extérieur, mercredi à 21h. Saint-Gall ne fait guère mieux en Ligue Conférence. Les Brodeurs sont 25e, soit la première équipe non-qualifiée pour les barrages. Et puisqu’ils doivent encore affronter Guimarães (jeudi, 21h) et Heidenheim, c’est-à-dire du costaud, il n’est pas sûr de les revoir en Coupe d’Europe au printemps prochain.
Tout cela se répercute bien sûr au classement de l’indice UEFA. Rien que sur cet exercice, la Suisse pointe actuellement en 23e position, derrière des nations comme l’Arménie, Chypre et la Hongrie. Des bases encore moins solides que celles de la saison dernière, conclue à la 19e place, malgré le joli parcours des Genevois en Ligue Conférence.
A l'époque, les clubs helvétiques s'étaient toutefois assurés une enthousiasmante 12e position en fin d’exercice, pour la simple et bonne raison que le coefficient UEFA des championnats nationaux est calculé sur cinq ans, et non pas une seule saison. Les équipes de Super League avaient alors grignoté une place au classement et reçu quelques avantages: un second ticket en Ligue Europa pour 2025/2026 contre un de Ligue Conférence, et un tour en moins à disputer au sein de cette même compétition, pour le vainqueur de la coupe nationale.
Or ces précieux gains et d’autres obtenus ces dernières années sont en passe d’être perdus. Car en comptabilisant la saison en cours, la Suisse tombe désormais à la 17e place du classement quinquennal, devancée par la Norvège, l’Autriche, la République tchèque ou encore l’Ecosse. Elle est également talonnée de très près par la Pologne.
En l'état, si l'exercice 2024/2025 devait prendre fin maintenant, il y aurait des changements majeurs à venir en 2026/2027, à commencer par la perte d'un représentant (passage de cinq à quatre clubs qualifiés). Les parcours pour rejoindre les phases de ligue de la Champions League et de l'Europa League seraient également beaucoup plus complexes. Alors que le champion de Suisse et le vainqueur de la coupe débuteront l'an prochain leur campagne en barrages, soit le dernier tour de la phase qualificative, ils risquent d'entrer à l'été 2026 au deuxième tour des qualifications de la C1, ainsi qu'au tout premier tour en C3. Cela signifie respectivement trois et quatre adversaires à vaincre pour vivre une véritable aventure européenne l'automne suivant.
Ceci est d'autant plus vrai pour le FC Saint-Gall, qui flirte aujourd'hui avec la 24e place qualificative. Or atteindre la phase à élimination directe de la Ligue Conférence offrirait aux Brodeurs et à l'ensemble du football helvétique quelques points bienvenus à l'indice UEFA.