Pour la plupart d’entre nous, le frisbee est un jeu qui consiste à se lancer un disque en plastique, dans un parc. Et on essaie de l'attraper en vol, plutôt qu'il finisse dans les branches d’un arbre.
Mais le frisbee n'est pas seulement un loisir. Aux Etats-Unis, le «disc golf» est un sport qui s'est tellement développé, au point qu'il peut rapporter beaucoup d’argent.
Son concept? Terminer un parcours avec le moins de lancers possible. Et au lieu de faire rentrer le frisbee dans un trou, comme au golf, il faut viser un panier. Petite démo dans la vidéo ci-dessous👇
Le meilleur joueur s'appelle Ricky Wysocki. Ce jeune homme de 28 ans, originaire de Scottsdale (Arizona), est le numéro 1 du Disc Golf Pro Tour et a été deux fois champion du monde. Wysocki, que l'on surnomme «Sockibomb», a remporté jusqu'à présent 120 tournois dans sa carrière. Total de ses gains: 506 832 dollars au total.
Mais, comme en tennis ou en golf, notamment, un professionnel du disc golf ne vit pas uniquement de l'argent de la compétition: Ricky Wysocki vient de signer un contrat avec une marque de frisbee. C'est ainsi qu'il est devenu multimillionnaire. Le fabricant Dynamic Discs lui garantit un million de dollars par an pour les quatre prochaines années, auxquels s'ajoute une prime de 250 000 dollars en bonus liés au succès de ses différents matchs.
«Cet argent est formidable. C'est quelque chose pour lequel j'ai travaillé dur et que j'ai mérité», s'est réjoui Wysocki. «Et je suis reconnaissant que d'autres le voient aussi comme ça.» Il rejoint ainsi Paul McBeth, quintuple champion du monde et aussi millionnaire grâce à cette discipline.
Le fabricant Dynamic Discs compte également sur l'expertise du sportif américain pour le développement de nouveaux frisbees:
Il utilisait, depuis 2019, les produits du concurrent Innova. Et ça lui a plutôt bien réussi:
Ricky Wysocki a été nommé joueur PDGA (l'organisation des pros de ce sport) de l'année, il y a quelques jours. C'est la quatrième fois qu'il reçoit ce titre.
Le disc-golfeur star veut consacrer une partie de ses revenus à la promotion de son sport. Il prévoit ainsi de créer la «Sockibomb Foundation», qui aidera les jeunes talents. La fondation offrira également des frisbees et paniers aux écoles.
Malgré l'impressionnant contrat de Wysocki, il ne faut pas oublier que très peu de sportifs parviennent à vivre du disc golf. La situation est comparable à celle du tennis. Par exemple, le Schaffhousois Henri Laaksonen, numéro 98 mondial, dort parfois dans sa voiture pour économiser des frais d'hôtel.
Il faut être «dans le top 0,001% de tous les disc-golfeurs» pour pouvoir vivre de l’argent des sponsors et des prix, estime Disc Golf Report. Ce blog d'experts fait, toutefois, le pronostic que d'ici à dix ans, «beaucoup plus de joueurs seront en mesure d'être des professionnels à part entière». Les tournois ne ressemblent déjà plus tant «à des réunions de famille», mais à de véritables événements professionnels. Le blog assure:
Vingt joueurs – un nombre record – ont empoché plus de 30 000 dollars de prix l'année dernière. Nombreux sont ceux qui ont des contrats de sponsoring. L'Estonienne Kristin Tattar, par exemple, gagnera au moins 500 000 dollars en quatre ans grâce au contrat signé avec le fabricant Latitude 64, en automne dernier.
Ce ne sont pas encore des sommes très importantes, comme au golf traditionnel. Mais le disc prend gentiment son envol.