Les joueuses qui souhaitent effectuer une procédure de préservation de la fertilité (par exemple en congelant ovocytes et embryons) prenaient le risque de s'éloigner de la compétition et de perdre une partie de leurs points WTA chèrement acquis.
La championne de l'US Open 2017 Sloane Stephens en avait fait l'expérience. Elle avait profité à deux reprises de la courte pause d'inter-saison pour congeler ses ovules, ce qui n'avait pas été sans conséquence sur son métier. «Lors de mon premier cycle de récolte, j'ai pris environ 9 kg en raison des hormones et du fait que je m'étais éloignée de l’entraînement», avait-elle révélé au média Essence en 2024.
Elle avait dû mettre son activité entre parenthèses pour raisons médicales. «Il était important de se reposer et de ne pas trop s’épuiser, au risque de développer une torsion ovarienne ou d'autres complications.»
Les joueuses de tennis qui souhaitent suspendre leurs carrières pour congeler ovocytes et embryons, par exemple, bénéficieront désormais d'un classement protégé à leur retour en compétition. C'est ce qu'a annoncé l'Association des joueuses de tennis (WTA) dans un communiqué publié mercredi.
Cette mesure a évidemment été saluée par Sloane Stephens, qui s'est exprimée en connaissance de cause.
Il s'agit d'un «dispositif qui permet, durant une période transitoire, de conserver son ancien classement au retour d'une absence longue durée», rappelle l'AFP. Concrètement, le classement protégé des joueuses qui entameront un traitement de fertilité sera calculé sur une moyenne de douze semaines précédent leur pause.
Les athlètes pourront utiliser leur «classement spécial» pour disputer trois tournois maximum dans les 10 semaines suivant leur retour. La BBC précise que les joueuses ne pourront pas utiliser ce classement pour participer à un tournoi plus élevé que les WTA 150, 250 et 500 car «le circuit souhaite encourager les femmes à entreprendre la procédure à un moment plus calme de la saison».
Cette mesure devrait toutefois réduire la pression exercée sur les joueuses pour qu'elles reviennent trop rapidement sur le court afin de défendre les points qu'elles avaient chèrement acquis avant leur pause.
Les joueuses classées de 1 à 750 en simple ou en double et qui passent au moins dix semaines consécutives hors compétition pour une «procédure de protection de la fertilité» sont éligibles à la nouvelle mesure, a précisé la Women's Tennis Association, citée par l'AFP. Rappelons que parmi les joueuses situées entre la 1re et la 750e du classement mondial (simple et double confondus), on trouve 19 Suissesses.
La WTA a introduit pour la première fois cette année un congé maternité payé. Les joueuses qui prennent du temps pour accoucher peuvent également utiliser leur classement précédent pour participer à 12 tournois au cours des trois années suivant la naissance de leur enfant.
«C'est absolument incroyable. Cela nous donne l'opportunité de ne pas avoir à choisir entre le tennis et la maternité ou à attendre la fin de notre carrière», a réagi Belinda Bencic en mars dernier, sur le plateau de Tennis Channel.
La WTA propose également un accès à une équipe médicale, offrant des évaluations physiques, un soutien en matière de santé mentale et des conseils sur un retour progressif à la compétition pour les nouvelles mères et les joueuses enceintes.