La présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter et le ministre de l'Environnement Albert Rösti étaient visiblement émus lorsqu'ils se sont présentés la semaine dernière devant les médias. «C'est l'accident du millénaire», a déclaré Rösti. Et Keller-Sutter a fait une promesse à la population:
Elle a assuré le village dévasté par l'éboulement de l'aide de la Confédération et a laissé entrevoir que le Conseil fédéral effectuerait un «premier état des lieux» lors de sa première séance après la catastrophe.
«Dans un premier temps, ils nous faut une vue d'ensemble des instruments à notre disposition», explique Rösti. En cas d'accident comme celui-ci, des processus bien rodés sont utilisés pour déterminer les participations financières de la commune, du canton et de la Confédération.
Ce sont plutôt les catastrophes passées, comme celle du Val Bavona l'année dernière, qui permettent de tirer des conclusions sur le pourcentage de participation de la Confédération.
Mais ce n'est pas tout. Selon nos informations, une aide immédiate en faveur de Blatten serait en train d'être développée par l'équipe de Rösti en collaboration avec le Département des finances de Keller-Sutter. Plusieurs services sont impliqués, de l'Office fédéral du développement territorial à l'Office fédéral de l'environnement. Le ministre de la Défense Martin Pfister, qui s'est également rendu à Blatten, aurait également montré de l'intérêt pour un tel projet.
La forme que pourrait prendre cette aide n'est toutefois pas encore définie. Une porte-parole confirme seulement que la Confédération est en contact étroit avec le canton du Valais et la commune. Ceux-ci doivent d'abord dire ce dont ils ont besoin.
«Des situations extraordinaires comme celle-ci exigent aussi des mesures extraordinaires», déclare le conseiller fédéral UDC Rösti, qui n'en dit pas plus sur le fond. Mais:
Le Département des finances n'a pas souhaité s'exprimer.
L'aide de la Confédération ne se focalisera sans doute pas sur les effets personnels des personnes évacuées de la commune de Blatten – en règle générale, les assurances prennent rapidement en charge ces frais eux-mêmes. Les discussions devraient plutôt porter sur l'aide dont la commune a besoin pour retrouver le plus rapidement possible un semblant de vie quotidienne: les enfants ont-ils besoin de transports scolaires? La commune a-t-elle besoin de conteneurs ou d'autres locaux spontanés? C'est là que la Confédération pourrait offrir son soutien (financier).
Selon un récent communiqué du canton du Valais, le danger dans la zone de l'éboulement reste important. Une activité très élevée a de nouveau été enregistrée au Petit Nesthorn, où plusieurs centaines de milliers de mètres cubes de roche sont encore instables. Et «un petit lac se forme dans la cuvette du glacier Birch», écrivaient les autorités lundi. Le couloir au-dessus du glacier contient environ 300 000 mètres cubes, et des coulées de débris pourraient s'y produire. Une intervention d'envergure sur le cône de déjection n'est donc pas possible pour le moment.
L'urgence de l'aide n'est pas seulement due à la situation précaire dans le Lötschental, mais aussi au timing politique. La session d'été des Chambres fédérales a débuté lundi après-midi à Berne. Comme le sort des habitants émeut la Suisse, on peut s'attendre à ce que des interventions soient déposées de divers côtés pour les soutenir. Si le Conseil fédéral veut continuer à donner le rythme dans cette affaire et ne pas s'embourber dans des discussions politiques, il doit rapidement s'activer.
En même temps, la session d'été représente aussi une chance: le département d'Albert Rösti aurait également discuté de mesures qui ne disposent pas encore du cadre légal nécessaire. Une loi urgente permettrait toutefois de rattraper le retard au cours des trois prochaines semaines de la session. La Confédération est donc passée à la vitesse supérieure. L'ordre du jour doit être déposé, ce mercredi matin, à la Chancellerie fédérale afin de pouvoir mener une première discussion vendredi.
Traduit et adapté de l'allemand par Léa Krejci