Bourse: Les valeurs pharma résistent aux taxes de Trump
La plupart des sociétés du secteur a fait bonne figure. La nominative Novartis a ainsi clôturé la séance en hausse de 0,4% à 98,40 francs, le géant des génériques et biosimilaires Sandoz a pris 0,8% à 46,74 francs, le sous-traitant Lonza a gagné 0,8% à 522,20 francs et le spécialiste de consommables ophtalmiques Alcon a progressé de 0,2% à 58,94 francs.
Le laboratoire dermatologique Galderma a rebondi de 0,1% à 135,40 francs. Les neuromodulateurs de l'entreprise sont produits hors des Etats-Unis, tandis que le traitement Nemluvio n'est que partiellement façonné au pays de l'oncle Sam, rappelle l'analyste de Vontobel Sibylle Bischofberger.
Le bon Roche a par contre perdu 0,6% à 253,50 francs et l'équipementier de laboratoire Tecan a chuté de 2,5% à 145,60 francs.
Le président américain Donald Trump a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi de nouveaux droits de douane sur les médicaments, notamment, sur sa plateforme Truth Social.
L'entrée en vigueur de ces nouvelles taxes est prévue pour mercredi prochain.
Dans un commentaire, Sibylle Bischofberger rappelle que le message de Donald Trump, comme la plupart de ce qu'il distille, laisse une large place à l'interprétation. Toutes les géants pharmaceutiques sont présents aux Etats-Unis et presque tous ont annoncé des investissements importants dans les années à venir.
Bayer sur la sellette
Ces droits de douane risquent d'entraîner une hausse des prix des médicaments aux Etats-Unis et vont intensifier les craintes autour d'une pénurie de traitements. La pression exercée par le président américain pourrait s'avérer contre-productive, puisque les groupes pharmaceutiques pourraient revoir leurs plan d'investissements outre-Atlantique, selon l'analyste de Vontobel.
Les nouvelles du jour n'ont pas eu d'incidence sur Roche et Novartis, le premier nommé ayant d'ores et déjà annoncé la construction d'une nouvelle usine en Caroline du Nord.
Novartis veut également bâtir de nouveaux sites et agrandir les existants. Cela devrait suffire à obtenir une exemption des taxes. Sandoz, qui commercialise des génériques bon marché, ne devrait pas être concerné.
La situation s'avère plus délicate pour Galderma, dont les neuromodulateurs sont produits hors des Etats-Unis, tandis que le traitement Nemluvio n'est que partiellement façonné au pays de l'oncle Sam.
Chez Oddo BHF, on s'attend à des pressions sur le secteur, sans trop de conséquences. Les laboratoires ont déjà beaucoup investi aux Etats-Unis et l'impact de ces droits de douane pourrait être négligeable. Parmi les mastodontes, Bayer pourrait payer le plus lourd tribut, le groupe allemand réalisant 30% de ses ventes aux Etats-Unis – soit environ 1,4 milliard d'euros (1,3 milliard de francs) – sans disposer du moindre site de production outre-Atlantique. (sda/awp/ats)