Ce 16 août 2023, le Conseil fédéral a validé la stratégie à long terme «Perspective Rail 2050» et le message concernant l'état d'avancement des projets d'infrastructure ferroviaire. Ces projets incluent des adaptations et extensions de projets déjà approuvés. Pour renforcer le rail, le Conseil fédéral propose au Parlement de prélever 2,6 milliards de francs additionnels du fonds d'infrastructure ferroviaire pour des extensions importantes et des surcoûts. Et cela concerne les Romands, notamment la ligne Genève-Lausanne.
Le Conseil fédéral indique avoir adopté la stratégie «Perspective Rail 2050» pour l'aménagement à long terme du réseau ferroviaire, axée sur les agglomérations pour favoriser le transfert modal.
Cette stratégie remplace la précédente qui datait de 2012. Elle actualise le développement ferroviaire à long terme en considérant les perspectives de transport 2050, le plan sectoriel des transports et les objectifs climatiques. Le Conseil fédéral vise l'électrification du trafic individuel et le transfert route-rail dans sa politique climatique. Cette «Perspective Rail 2050» définit donc les nouveaux grands principes d'aménagement de l'infrastructure ferroviaire.
Ainsi, l'accent est mis sur:
Le gouvernement fédéral a décidé d’apporter quelques modifications aux programmes d’aménagement en cours. Plusieurs régions sont concernées:
Interrogé sur ce sujet, le chef de l'Office fédéral des transports Peter Füglistaler a toutefois précisé que ce tunnel ne serait certainement pas construit «avant l'horizon 2035-40».
«Compte tenu, d’une part, des coûts supplémentaires et, d’autre part, des économies réalisées dans d’autres projets déjà décidés, le Conseil fédéral propose au Parlement de prélever 2,6 milliards de francs supplémentaires sur le fonds d’infrastructure ferroviaire par rapport aux crédits alloués jusqu’ici», indique le gouvernement dans son message, qui précise:
Le Conseil fédéral prévoit des aménagements supplémentaires pour la prochaine étape d'aménagement, soit en 2026, en plus des grands projets déjà définis par le Parlement (notamment les nœuds de Bâle et de Lucerne, lignes Zurich–Aarau, Berne–Lausanne et Winterthour–Saint-Gall). «Le but est que les chemins de fer puissent introduire comme prévu les densifications de la cadence en transport grandes lignes et en transport régional», selon les Sept Sages.
Le Parlement a alloué près de 25 milliards de francs pour plus de 300 projets d'aménagement ferroviaire répartis sur trois programmes: ZEB (pour« Développement de l’infrastructure ferroviaire») et les étapes d’aménagement 2025 et 2035.
Un tiers de ces projets est achevé et fonctionne, le reste est en construction ou en phase d'étude. De plus, 2,6 milliards de francs sont désormais dédiés à l'optimisation de projets déjà approuvés. Ces aménagements améliorent l'offre avec une cadence renforcée, des trains plus longs ou a deux étages et des correspondances simplifiées. Les CFF et les chemins de fer privés sont responsables de la mise en œuvre de ces projets. Si l'on se concentre sur la Romandie:
Les travaux de construction battent leur plein à travers le pays, mais pas sans couacs. L’achèvement de plusieurs projets sera retardé de plusieurs années, suscitant la grogne localement. Il s’agit, par exemple: «des nœuds ferroviaires de Berne, Zurich-Stadelhofen, Lausanne et Genève ou encore de la construction du tunnel de base du Zimmerberg II, en raison d’oppositions, de modifications de projet, de créneaux serrés pour les travaux de construction et du fait que l’on ne peut pas imposer aux voyageurs des restrictions d’exploitation trop importantes dans le cadre des chantiers», indique le gouvernement fédéral. La mise en œuvre complète du projet d'offre prévu pour 2035 pourrait être retardée de plusieurs années.