En Suisse, la plupart des consommateurs éliminent les bouteilles en PET dans le bac idoine. L'introduction des déchets papier et carton dans le circuit de recyclage est également clairement réglementée dans notre pays depuis de nombreuses années. Pourtant, les briques de lait ou de jus de fruits finissent toujours dans la poubelle traditionnelle. Tout comme les emballages plastiques des salades ou des yaourts, par exemple.
Mais cela devrait changer. En juillet, CH Media a annoncé que l'organisation professionnelle Recypac prévoyait de lancer cette année encore une collecte à l'échelle nationale des briques à boisson et autres emballages plastiques qui finissent aujourd'hui dans les déchets traditionnels. Car jusqu'à présent, il n'existe pas de solution uniforme à ce sujet, mais un patchwork d'initiatives régionales isolées.
Derrière Recypac, on retrouve les détaillants Migros, Coop, Lidl, Aldi et Spar ainsi que de grands fabricants de produits alimentaires comme Nestlé, Unilever et Emmi. Leur offensive devrait donc avoir plus d'impact au niveau national.
La directrice de Recypac, Odile Inauen, donne pour la première fois des détails sur la stratégie à CH Media.
La Commission fédérale de la concurrence aurait donné son feu vert à cette solution sectorielle qui ne poursuit aucun objectif de profit. D'ici 2030, les taux de recyclage visés sont de 55% pour les emballages plastiques et de 70% pour les cartons à boissons.
Odile Inauen fait remarquer que malgré des prestations pionnières, le taux de recyclage des emballages plastiques et des cartons à boissons n'atteint qu'à peine 3%.
Recypac est notamment la conséquence de la motion déposée en 2020 par le conseiller national PLR Marcel Dobler, qui demandait la promotion de l'économie circulaire.
La Suisse est également à la traîne par rapport à d'autres pays comme l'Irlande ou l'Allemagne, affirme Odile Inauen. Le patchwork actuel de solutions montre qu'aucune entreprise ne peut organiser seule l'ensemble du cycle. C'est pourquoi des producteurs d'emballages comme Tetra Pak, des détaillants comme Coop et Migros, des communes et des recycleurs ont fondé l'organisation sectorielle Recypac:
A l'avenir, il sera possible de produire un matériau recyclé de haute qualité à partir de briques à boisson et de plastiques collectés, explique Inauen. Les supermarchés, dont Coop et Migros, et les communes pourront vendre un sac de collecte Recypac à partir d'octobre. Ce sont les points de distribution qui détermineront à quel prix, explique la directrice de Recypac.
Le sac plein devrait ensuite pouvoir être déposé dans les points de collecte des supermarchés et des communes.
Les emballages plastiques et les cartons à boisson étant soumis au monopole des déchets des pouvoirs publics, Recypac a besoin d'une concession de la part des communes pour commencer ses activités de collecte.
Pour le moment, les initiatives existantes consistent à collecter dans le pays, mais à recycler à l'étranger, principalement dans le sud de l'Allemagne et en Autriche. Ce sera aussi le cas de Recypac jusqu'à nouvel ordre.
«Malheureusement, il n'existe pas actuellement en Suisse d'infrastructure de recyclage appropriée pour les déchets d'emballages plastiques et de cartons à boissons», explique Odile Inauen. Mais:
Le potentiel de recyclage est important. Comme Simone Alabor, directrice de l'Association suisse pour le recyclage des briques à boisson, l'a indiqué récemment à CH Media, 16 000 tonnes de briques à boisson sont vendues chaque année en Suisse. Les briques carton occupent ainsi la troisième place après le verre et le PET. Il obtient en outre de bons résultats en termes de bilan écologique, explique Alabor:
Greenpeace Suisse voit les choses différemment, comme le dit sa porte-parole Michelle Sandmeier. En principe, l'utilisation d'emballages jetables est toujours synonyme de gaspillage.
Le recyclage ne résout pas ce problème. «L'avantage écologique est très faible et l'effort proportionnellement grand.» Au lieu d'investir beaucoup d'argent dans la mise en place d'une infrastructure de collecte et de recyclage du plastique et des briques à boisson, Greenpeace demande aux acteurs d'investir plutôt cet argent dans le développement et la mise en place d'un système écologique de réutilisation.
Traduit et adapté par Chiara Lecca