S'il y a bien une chose qui ne m'avait pas manquée, ce sont les bonnes résolutions sport, santé et nutrition qui accompagnent immanquablement l'entrée dans la nouvelle année. Comme un coup de bâton après les «folies» des Fêtes, sous forme d'injonctions culpabilisantes (et le plus souvent, aux ambitions marketing inavouées).
Alcool, viande, sucre... Bref, on nous incite à oublier tout ce qui fait le sel (et le gras) de la vie pour détoxiquer nos cellules et leur offrir une cure de jouvence. Ainsi, plusieurs choix s'offraient à moi.
Parmi les «régimes» que j'ai envisagés le plus sérieusement (et par «envisager sérieusement», j'entends: me figurer ce que représentait le sacrifice pendant plus de trois secondes, avant de pousser un soupir vaincu), le veganuary figure en bonne tête. Peut-être aussi parce qu'il fait partie des plus connus - vous avez certainement déjà remarqué les panneaux publicitaires des grands distributeurs qui fleurissent sur les trottoirs des centres-villes, et nous chantent les louanges de leur dernier yaourt au soja.
Si vous n'avez jamais entendu parler du veganuary, sachez qu'il s'agit de la contraction des mots anglophones «vegan» et «january». Vous avez capté: devenir vegan le temps d'un mois, c'est-à-dire bannir tous les aliments d'origine animale. (Et oui, sur question d'un collègue, le miel est effectivement issu d'êtres vivants.)
Pour la viande, ok. Je pense être capable de faire l'impasse sur un tartare pendant 30 jours. Mais la perspective d'éradiquer toute trace:
Ou autant dire, tout ce qui constitue la base même de mon alimentation, je suis navrée, mais non. Le challenge est trop dur. N'ayant ni la foi, ni la discipline, de repenser totalement mon régime alimentaire, j'abandonne l'idée du veganuary. Régime suivant?
Le dry january (en français, «janvier sec») figure également en bonne position des détox les plus répandues en janvier. L'idée promet d'être plus simple que celle du veganuary: supprimer purement et simplement toute goutte d'alcool (et oui, sur question d'un collègue, le cidre de pommes à 5% contient effectivement de l'alcool) durant tout le mois de janvier.
Au matin du 1er janvier, lorsque que votre cerveau baigne encore dans un douteux mélange vodka-redbull-bière-champagne-bon-marché, j'admets que le conseil revêt un charme indéniable.
Mais sitôt revenus à la sobriété et que vos idées sont remises en place, cette injonction a un côté extrême un peu gênant. Boire peu et boire bien, telle serait plutôt ma devise. Et surtout, je l'avoue, ça m'emmerde de faire l'impasse sur un bon verre lorsque je me fais un restau ou que je me cuisine un super plat de pâtes.
Et ce, peu importe les avantages que promet ce sevrage, qui vous promet entre autres bonne humeur, sommeil réparateur, foie purifié et fraîcheur juvénile.
Alors passons au régime suivant!
Autre conseil que j'ai découvert en écumant l'Internet à la recherche de bons conseils pour démarrer sainement 2022: me passer de toutes sortes de trucs super comme le gluten, le lactose, voire le sucre. Et pourquoi diable? Selon mes sources, il s'agirait du moyen le plus efficace de «soulager mes intestins». Bref, autant choisir entre la peste, le choléra et la gonorrhée.
Encore une fois, oui... mais non. Chers intestins, je vous aime. Mais l'appel de la galette des rois du 6 janvier est plus fort.
L'avantage du «monodiète», c'est que contrairement aux régimes précédemment cités, on ne se prend pas la tête: on choisit un aliment et on en fait la base de son alimentation pendant un, deux, voire trois jours.
Le principe, selon la Bible de la santé (alias AuFeminin.com) consiste à «n'ingérer qu'un seul type d'aliment en guise de repas, et ce, en quantité suffisante, pour ne pas avoir faim jusqu'au repas suivant». Oh, mais quelle super idée! Moi qui envisageait justement de me lancer dans un régime strictement à base de crème de marrons.
Sauf que j'avais oublié ce qui constitue le principe-même d'un régime: ce n'est pas censé être fun. Au contraire. Si vous ne souffrez pas, ça ne prend pas. Faites une croix sur l'élimination de vos toxines, l'énergie retrouvée, la belle peau et l'organisme purifié.
Heureusement pour moi, AuFeminin.com suggère quelques possibilités autour de ce jeûne résolument déprimant:
Bon. Je préfère crever la bouche ouverte - et avec une peau horrible s'il le faut.
J'ai gardé le meilleur pour la faim fin. Voici une tendance débarquée tout droit des Etats-Unis (à l'instar de beaucoup d'autres idées douteuses), et qui vous invite à n'avaler que des légumes sous forme de jus, soupe ou bouillon pendant quelques jours.
Toujours selon mon guide de référence (AuFeminin.com), on peut «même ajouter du jus de citron, de la pomme et des épices parfois pour varier les plaisirs». Youpi, c'est la fêêêêête!
N'en déplaise à mes toxines et à mon médecin généraliste (qui ne m'a pas vue depuis six ans), je vais faire l'impasse sur le jus de brocoli et le régime à l'eau plate. Quitte à sacrifier cinq années de vie supplémentaires, je préfère la crème de marrons.