Non, on ne fait pas davantage de bébés parce qu'on est enfermés chez nous. C'est en tout cas ce que semblent dire les derniers chiffres pour la France, tombés ce jeudi et relayés notamment par le Huffington Post.
Le nombre de naissances enregistrées en janvier 2021 a chuté de 13% par rapport au mois de janvier 2020. Ces bébés tout juste nés, ce sont justement ceux qui ont été conçus durant le premier confinement. La baisse est inédite depuis la fin du baby-boom en 1975.
Aussi, les chiffres des naissances de décembre 2020, mis face à ceux de décembre 2019, avaient déjà montré un recul de 7%.
Pour l'Insee, les données laissent «peu de doute sur le rôle important joué par le contexte de la pandémie sur cette évolution».
L'institut estime même que le nombre de bébés nés en France l'an dernier n'a jamais été aussi bas depuis 1945. Depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale, quoi.
[3/4 Bilan des #naissances] Les dernières #données disponibles permettent d’affiner le bilan 2020 : 735 000 bébés sont nés en 2020 en France, soit le plus faible nombre annuel de naissances depuis la fin de la 2nde guerre mondiale, inférieur au point le plus bas observé en 1994
— Insee (@InseeFr) February 25, 2021
Mais pourquoi les couples français ont-ils moins procréé? Parce que la crise les plonge dans une immense incertitude, déclare l'Insee. Ils auraient eu tendance à reporter leurs projets de (re)devenir parents. Les centres de procréation médicalement assistés ont aussi été fermés en France au printemps 2020 alors qu'à l'inverse, recourir à l'avortement a pu être plus compliqué.
Un peu de patience. Les chiffres définitifs des naissances ne sont pas encore sortis. On peut toutefois se douter que les Suisses confinés n'auront pas forcément été plus enclins à faire des bébés que les Français.
Au début du mois de novembre, on parlait même d'une diminution d'environ 10% des grossesses au CHUV. David Baud, le médecin-chef du service d'obstétrique de l'hôpital, avait calculé cela à partir du nombre de contrôles en début de grossesses (relisez ça ici). Sur l'arc jurassien, au mois de janvier, on observait par contre un mini-boom de naissances, indiquait Canal Alpha dans un reportage... Restons attentifs à la sortie des statistiques, donc.
Reste que David Baud insiste sur un point: être stressé, ça fait baisser la fertilité. Et du stress, on en a bien assez avec la pandémie... «Mais la nature est bien faite: l'histoire montre que les gens se sont rattrapé un an et demi à deux ans après les précédentes épidémies», a-t-il rassuré. (ATS/AFP/AS)