La sécurité était la priorité absolue lors de la conférence de paix au Bürgenstock à la mi-juin. Lorsque les 57 chefs d'Etat et de gouvernement se sont réunis sur la montagne, une interdiction stricte de vol était en vigueur dans un rayon de 28 kilomètres. Et celle-ci a été rigoureusement appliquée, comme le montre une récente ordonnance pénale du ministère public schwytzois.
Du 13 au 17 juin, tout trafic aérien privé, y compris sans pilote, était interdit dans la zone d'exclusion. Un photographe de mariage l'a appris à ses dépens. Le samedi 15 juin, à 10h15, il a lancé son drone au-dessus des voies ferrées de l'autre côté du lac. Pendant 15 minutes, il a pris des photos dans la nature pour une vidéo de mariage. Auparavant, il avait consulté le site Internet de l'Office fédéral de l'aviation civile et s'était informé des restrictions de vol actuelles. Il n'avait pas vu, ou peut-être voulu voir, l'interdiction totale de vol autour du Bürgenstock, marquée en gras.
Le pilote volait avec un DJI Mini 4 pesant 249 grammes, soit juste en dessous de la limite magique de 250 grammes, qui aurait impliqué des règles plus strictes. Mais ce samedi de juin, l'interdiction de vol s'appliquait également aux petits drones de la catégorie A1, qui peuvent être pilotés sans formation. Immédiatement après le décollage, la direction des opérations de la conférence du Bürgenstock a informé la police cantonale de Schwyz du vol. Celle-ci s'est déplacée en quelques minutes et a pris les coordonnées du photographe de mariage.
Comment la surveillance aérienne du Bürgenstock a-t-elle pu détecter le mini-drone aussi rapidement? Le petit appareil, pas plus grand qu'une boîte à chaussures, était à peine repérable visuellement à une distance de huit kilomètres. Interrogé par le Bote, le commandant de la police cantonale de Nidwald, Stephan Grieder, responsable de l'ensemble des opérations au Bürgenstock, reste discret:
Il est possible que le système de surveillance «DJI AeroScope», qui reçoit les signaux radio des drones et détermine en temps réel la position, l'altitude, la vitesse et le numéro de série, ait été utilisé.
Le chef d'intervention de la conférence de paix laisse toutefois entendre que des capteurs électroniques quelconques ont effectivement été utilisés:
Le pilote de drone a été condamné pour violation par négligence de la loi sur l'aviation pour son vol. Il doit payer une amende et des frais de procédure d'un total d'un peu plus de 1000 francs et a été condamné à une peine pécuniaire avec sursis de 1600 francs.
Traduit et adapté par Chiara Lecca