Alors que l'Europe s'organise pour renforcer sa défense, le Conseil fédéral prévoyait dans son message sur l'armée fin février des «crédits d’engagement» à hauteur de 1,7 milliard de francs pour combler les lacunes suisses en la matière. L'écrasante partie de ce budget (1,5 milliard) est allouée à des acquisitions dans l'armement.
Selon 24 heures, l'armée suisse a dévoilé cette semaine ce qu'elle comptait faire de cette somme dans un hangar de Thoune. Une présentation à laquelle Thomas Süssli, qui quittera ses fonctions en fin d'année, a assisté une dernière fois.
Si les budgets doivent encore être validés par le Parlement, voici quelques exemples d'investissements à l'ordre du jour.
Pour 850 millions de francs, l'armée suisse prévoit de s'offrir un nouveau système d’artillerie à roues. Le choix s'est porté sur le modèle allemand AGM (Artillery Gun Module), qui utilisera le char Piranha IV comme plateforme.
Le crédit permettra l'acquisition de 32 de ces obusiers. Ils seront notamment accompagnés d'obus guidables à 100 000 francs pièce, relève 24 heures.
Au rayon des chars, 255 millions de francs seront également alloués à la remise en état de la flotte de Leopard 2.
Afin d’élargir les capacités dans le domaine du renseignement, l'armée veut se procurer des «radars passifs» pour mieux «compléter l’image de la situation aérienne». Montant de l'opération: 80 millions.
D'après le quotidien vaudois, l'armée en possède déjà trois de ce type. Ces dispositifs se servent des ondes civiles (comme celles de la radio-TV) pour repérer des objets volants. Ils sont de plus mobiles car souvent installés sur des véhicules.
Pour ce qui est du renseignement, 30 millions sont investis pour équiper «davantage de formations» de mini-drones. C'est notamment le cas de ce prototype de drone «vaisseau-mère», qui peut en transporter sous ses ailes.
24 heures fait aussi mention de l'acquisition de nanodrones, de petits engins de surveillance pesant à peine 70 grammes et pouvant voler près d'une demi-heure à une vitesse de 36 km/h. Le tout équipé d'une caméra infrarouge.
Parmi les autres dépenses notables, 110 millions sont prévus pour développer l’infrastructure informatique militaire, alors que 72 millions seront alloués pour l'introduction de divers logiciels et ainsi «pouvoir échanger des données de manière rapide, sûre et standardisée». 325 millions de francs seront en outre investis dans les projets immobiliers de la Défense, comme un nouveau centre médical régional au Tessin.
Ces «dépenses se fondent sur l’objectif du Parlement d’allouer à l’armée des ressources équivalant à un pour cent du produit intérieur brut d’ici 2032», écrit le Conseil fédéral dans son message. (jzs)