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Une Genevoise condamnée pour l'assassinat de son mari

«Mobile futile»: Une Genevoise condamnée pour l'assassinat de son mari

Quatre ans après le drame, la femme qui a tué son mari d'un coup de revolver à Vernier est condamnée à quinze ans de prison. Le Tribunal criminel de Genève considère qu'il s'agit bien d ...
Image: KEYSTONE
Quatre ans après les faits, la justice genevoise condamne à quinze ans de prison la femme qui avait abattu son mari à Vernier, jugeant l’acte «froid», «lâche» et mû par un mobile égoïste. Malgré un trouble de la personnalité, le tribunal estime sa responsabilité quasi pleine et pointe une dynamique de couple toxique dominée par la prévenue.
21.11.2025, 21:5121.11.2025, 21:51

Quatre ans après le drame, la femme qui a tué son mari d'un coup de revolver à Vernier est condamnée à quinze ans de prison. Le Tribunal criminel de Genève considère qu'il s'agit bien d'un assassinat, comme le soutenait le Ministère public.

«La prévenue a toujours indiqué n'avoir aucun motif de tuer son mari», a relevé vendredi la présidente du Tribunal criminel, Katerina Figurek Ernst, relevant ses affirmations contradictoires. De fait, elle a préféré le tuer «que de perdre le contrôle», «un mobile futile et un but égoïste», a-t-elle précisé, tandis que la prévenue répétait «Ce n'est pas vrai» en sanglotant sur le banc des accusés.

De nombreux points demeurent «brumeux», car ils reposent sur les déclarations de la prévenue qui est «peu crédible» et qui a délibérément dissimulé les preuves et inventé des scénarios, selon la cour. Reste que le trouble de la personnalité mixte paranoïaque et borderline dont souffre cette femme de 50 ans n'explique pas tout et «ne justifie pas l'insoutenable.»

«Froideur glaçante»

Le tribunal estime que c'est plutôt la prévenue qui s'est procurée l'arme, même s'il n'est pas établi que c'était pour tuer son mari. Le 29 décembre 2021 vers 21h50, elle l'a suivi discrètement et a tiré une balle dans son dos «à une courte distance», touchant des organes vitaux. L'homme a couru avant de s'effondrer au bord du Rhône.

Le laissant agoniser, la femme a jeté l'arme dans le fleuve et effacé les traces avec «une froideur glaçante» qui contraste avec son «caractère explosif habituel». Pour les juges, «il est établi qu'elle a tué son mari avec conscience et volonté», alors qu'elle aurait pu éviter sa mort à plusieurs reprises. La victime a pu appeler les secours, avant de mourir près d'une heure plus tard.

Pour le tribunal, l'acte n'était pas prémédité, mais le modus «particulièrement lâche et odieux» a été réfléchi au préalable. La reconstitution des faits a montré qu'elle n'a «pas tergiversé longtemps» et qu'elle «n'a laissé aucune chance de survie à son mari». «Ce comportement froid et lâche inquiète», d'autant plus qu'elle «ne regrette pas son geste».

«Dynamique toxique»

Si la relation de couple n'était pas manichéenne, comme l'ont plaidé le Ministère public et la partie plaignante, la cour retient que la femme «exerçait un contrôle absolu de la vie de son mari» originaire de l'Ile Maurice et de quinze ans son cadet. Le couple était «enferré dans une dynamique toxique», mais les violences verbales et physiques mutuelles «paraissent essentiellement initiées par la prévenue».

Les conflits étaient dus à sa jalousie, sa crainte d'avoir été bernée par un homme qui l'aurait épousé pour des papiers de séjour ou son argent, ou encore son sentiment d'être rejetée affectivement et sexuellement. Si ajoute la crainte de voir son mari partir. Mais aucune dispute n'a eu lieu le jour des faits, souligne le tribunal, qui balaie la dernière version donnée en audience.

Pour fixer la peine de quinze ans de prison, la cour a retenu une responsabilité légèrement restreinte en raison de son trouble mental. Mais la faute est «très lourde», la collaboration «plutôt mauvaise» et la prise de conscience «nulle», tandis que les regrets sont «très autocentrés» et qu'il n'y a pas de circonstances atténuantes, a insisté le tribunal.

«C'est horrible ce que vous dites», a réagi la prévenue. Et alors que la lecture du verdict n'était pas terminée, elle a lancé: «C'est pas possible, je n'accepte pas ça», avant de demander à pouvoir quitter la salle d'audience, escortée par un policier. La prévenue est aussi condamnée à verser une indemnisation de 40 000 francs pour tort moral à la mère de la victime. (mbr/ats)

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source: clcpc
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