«Brillant», «woke»: Nicolas Walder doit éviter le pire pour les Verts
Agé de 59 ans, le conseiller national Nicolas Walder porte les espoirs de la gauche à deux semaines du second tour de l'élection complémentaire du Conseil d'Etat genevois. Est-il le bon candidat pour faire barrage à Lionel Dugerdil, le candidat de l’UDC? Plus simplement, l'homme qu'il faut au canton de Genève? Julien Nicolet-dit-Félix en est convaincu. Le vice-président du groupe des Verts au Grand Conseil genevois l’affirme:
Julien Nicolet-dit-Félix a côtoyé le candidat au Conseil d’Etat lorsque ce dernier présidait les Verts genevois.
Duel serré en vue
Aux yeux de Julien Nicolet-dit-Félix, Nicolas Walder, marié depuis 2021 – l'année de la votation approuvant le mariage pour tous – à un réalisateur colombien, présente les qualités requises pour le poste qu’il convoite: «Il a présidé un parti cantonal, dirigé un exécutif communal et il siège au législatif fédéral.»
«Un défenseur des politiques wokes»
Ce «couteau suisse» des mandats électifs n’a visiblement pas laissé que de bons souvenirs. Parlant à titre anonyme, cet ancien membre des Verts genevois passé chez les Verts’libéraux, dénonce en Nicolas Walder «un défenseur des politiques wokes, un défenseur des opprimés de toutes sortes, avec une approche bisounours, conforme au principe un brin frelaté de la convergence des luttes, alors qu’on sait bien qu’un opprimé peut être l’oppresseur d’un autre opprimé».
L'ex-écologiste en veut au «trio Walder, Mazzone, Klopfenstein d’avoir fait basculer les Verts à la gauche du PS, alors qu’à l’origine, le parti, bien que progressiste, était plutôt situé au centre de l’échiquier politique».
En 2022, il y avait eu l’affaire de l’interdiction faite par le parti écologiste à ses élus cantonaux de manger de la viande en public – décision largement assouplie par la suite. A un an des élections cantonales et fédérales, ce «steak-gate» au goût liberticide avait probablement porté préjudice aux Verts genevois.
Commentaire a posteriori de Julien Nicolet-dit-Félix:
«Pas le moment d’avoir un étatiste dépensier»
Le député du Centre au Grand Conseil Sébastien Desfayes voit en Nicolas Walder un «étatiste, avec une approche communautariste de la société, contraire à la vision universaliste chère aux vrais libéraux». Sur un plan financier, Sébastien Desfayes estime que «ce n’est pas le moment d’avoir un étatiste dépensier au gouvernement cantonal».
«On lui fait un procès d’intention»
«On fait ici un procès d’intention à Nicolas Walder, rétorque Julien Nicolet-Félix. Et puis, comme chacun sait, les décisions, cela vaut pour les paquets d’économies, sont prises à la majorité du Conseil d’Etat, qui penche actuellement déjà à droite. L’élection de Nicolas Walder permettrait de conserver un certain équilibre plutôt que d’avoir un collège penchant dangereusement à droite avec Lionel Dugerdil. Les finances de Carouge lorsqu’il en était le maire se portaient bien.»
Blocage des voies CFF
Les retombées en Suisse de la guerre à Gaza sont tout sauf de la musique d’avenir financière. Genève est avec Lausanne l’une des places fortes des mobilisations propalestiniennes. A ce propos, l’UDC Vincent Schaller, élu au conseil municipal (conseil délibératif) de la Ville de Genève, en veut à Nicolas Walder «d’avoir approuvé en juin dernier, parce qu’il trouvait cette action légitime, le blocage des voies de chemins de fer de la gare de Genève Cornavin par des manifestants propalestiniens (réd: une nouvelle action de blocage des voies de train à Cornavin a eu lieu jeudi 2 octobre)». L’élu UDC reprend:
La charge est lourde, elle fait passer le candidat des Verts pour un activiste sous l’influence de la rue. Julien Nicolet-dit-Félix dresse de lui un tout autre portrait. «Nicolas Walder est un homme avec des bases solides. Il a été diplômé de l’Ecole hôtelière avant de s’engager au CICR. Il est ouvert d’esprit, mais il sait aussi poser des limites.»
«Ce sera peut-être un vote blanc»
Julien Nicolet-dit-Félix cite le cas d’une élue verte convertie à l’islam qui portait le voile. C’était en 2019, au moment de l’adoption de la loi genevoise sur la laïcité, perçue comme «islamophobe» par les tenants d’une approche décoloniale et communautariste de la société.
L'ex-écologiste passé chez les Verts'libéraux, cité plus haut, se dit bien embarrassé: