Les Romands devraient regarder du côté d'Hong Kong. La compagnie aérienne arabe Emirates y a ouvert il y a quelques semaines un nouveau magasin et se prépare à répéter l'opération en Suisse. A quoi va servir cette boutique? Selon le communiqué de presse, l'objectif est de rapprocher les différentes offres de la compagnie de sa clientèle et mettre en valeur son hospitalité. La clientèle doit pouvoir y acheter des billets d'avion et bénéficier de conseils personnalisés.
Le concept, lancé en 2022 à Dubaï, ressemble à un salon raffiné, équipé de nombreux écrans présentant les services d'Emirates. En outre, selon la taille de la filiale, des sièges de la nouvelle Premium Economy sont exposés pour que l'on puisse les essayer, et il est possible d'acheter des articles de merchandising Emirates et divers accessoires de voyage:
Les travaux de transformation de la luxueuse rue du Rhône sont déjà en cours. Cette présence coûte cher à Emirates. En effet, avec un loyer maximal de 6500 francs par mètre carré et par an, la Rue de Rhône est la deuxième adresse commerciale la plus chère du pays après la Bahnhofstrasse de Zurich.
Compte tenu des 250 mètres carrés de la filiale d'Emirates à Genève, le loyer annuel devrait ainsi tutoyer le million. Pas si étonnant que ça:
C'est bien sûr lié à célèbre pouvoir d'achat helvétique. La filiale genevoise sera d'ailleurs la première du genre en Europe continentale.
Tous les jours, l'A380 s'envole de Zurich pour Dubaï. S'y ajoutent trois vols quotidiens en Boeing-777 - deux au départ de Genève, un au départ de Zurich. Au total, cela correspond à une capacité de 1482 sièges quotidiens à vendre. En Europe continentale, Emirates a d'abord lancé le nouveau Boeing-777 à quatre classes avec de nouveaux sièges Premium Economy et la classe affaires modernisée à Genève, puis à Zurich en octobre.
Comme le laisse entendre Mohammad Lootah, la filiale genevoise ne devrait pas être la seule en Suisse:
Mais rien n'est encore décidé. Il faut dire que les affaires marchent bien pour Emirates Suisse. Même la guerre au Proche-Orient n'y a pratiquement rien changé. De nombreux hommes d'affaires font l'aller-retour entre la Suisse et Dubaï. A cela s'ajoutent de nombreux vacanciers qui passent leurs jours de congé dans le deuxième plus grand émirat des Emirats arabes unis ou qui quittent la ville-Etat désertique pour la Thaïlande, les Maldives ou l'île Maurice.
Mais Swiss a évidemment une longueur d'avance sur Emirates. Si la compagnie helvétique n'a pas de filiale à Genève, elle exploite déjà deux sites à Zurich, l'un à l'aéroport et l'autre sur la Paradeplatz:
Parallèlement, les jeunes actifs sont de plus en plus nombreux à se rendre dans ce point de vente physique.
Après la pandémie, la demande en matière de service client a fortement augmenté, explique Meike Fuhlrott, la porte-parole de Swiss. Mais en ce qui concerne la vente de billets, de nombreux clients préfèrent désormais acheter directement sur le site web:
Selon la porte-parole, la clientèle apprécie l'échange direct avec un employé et la possibilité d'avoir un interlocuteur personnel. Existe-t-il donc des réflexions sur l'ouverture future d'autres billetteries en Suisse ou même à l'étranger? Le cas échéant sous forme de shop-in-shop dans les filiales des CFF ou de la Poste? Meike Fuhlrott, dément. Il n'y a pas de plans actuels à ce sujet.
En fait, Swiss a exploité plusieurs billetteries par le passé, dont deux à Genève, à l'aéroport et au centre-ville, ainsi qu'à Lugano, à l'aéroport de Berne, à la gare de New York City et à Dar es Salaam, la capitale de la Tanzanie.
Ryanair emprunte quant à elle une autre voie vers la numérisation complète. Selon le journal The Irish News, son patron Michael O'Leary a annoncé la fin des guichets d'aéroport pour 2025, date à laquelle la compagnie irlandaise à bas prix ne proposera plus que l'enregistrement numérique via son application. Aujourd'hui déjà, les passagers doivent s'acquitter d'une taxe de 55 euros s'ils ne s'enregistrent pas en ligne.
Traduit et adapté par Chiara Lecca