Les Suisses voteront une nouvelle fois sur l'identité électronique (e-ID). Le comité référendaire «Loi sur l'e-ID Non» a déposé jeudi 63'000 signatures à la Chancellerie fédérale.
Le comité avance plusieurs arguments contre la nouvelle e-ID, avalisée par le Parlement en décembre. Selon lui, il n'y a pas de véritable contrôle étatique, car fedpol ne peut pas émettre l'e-ID sans passer par des privés, et la technologie n'est pas transparente.
Il déplore aussi une dépendance vis-à-vis des groupes technologiques et le risque d'une surveillance numérique. Selon les référendaires, les droits fondamentaux sont en danger. L'e-ID pourrait servir de base à un système de crédit social et rendre l'accès aux services dépendant du comportement. De plus, elle serait discriminatoire, car certains services ne seraient alors accessibles qu'avec un e-ID.
Un premier projet a été balayé dans les urnes en 2021. La question de la protection des données personnelles et la gestion de l'identité électronique par des privés avaient fait pencher la balance, suite à un référendum lancé par des organisations actives dans le numérique, soutenues par la gauche et le Parti pirate.
Le Conseil fédéral est revenu à la charge. Gratuite et facultative, la nouvelle e-ID doit permettre de demander sur Internet un extrait du casier judiciaire, un permis de conduire ou prouver son âge lors de l'achat d'alcool. Et elle sera en mains publiques.
Pour le deuxième référendum, les Amis de la Constitution, Aufrecht Schweiz, le Parti pirate et l'association Référendum e-ID 2.0 ont été rejoints par les jeunes UDC et l'UDF. Mais le mouvement Massvoll a exigé jeudi de la Chancellerie fédérale qu'elle lui rende immédiatement les signatures récoltées de son côté.
Les Amis de la Constitution ont déposé jeudi 20 000 signatures à la Chancellerie récoltées par MassVoll, a expliqué Nicolas Rimoldi, président de l'association. Cette dernière n'était pas joignable pour une prise de position. Il avait pourtant été prévu que l'ensemble des signatures soient déposées mardi.
Le mouvement MassVoll avait été le premier à lancer le référendum début janvier. D'autres organisations ont suivi, qui ont récolté des signatures contre le projet du Parlement séparément.
(sda/ats)