Le Jura s’apprête à vivre une cohabitation politique inédite
Avec trois socialistes et deux élus du Centre, le futur gouvernement jurassien penchera à gauche, mais devra composer avec un Parlement à majorité de droite. Cette configuration fait craindre pour certains des blocages au cours des cinq prochaines années.
Les futurs ministres socialistes devront chercher des compromis pour éviter les blocages. «C'est à eux de trouver un fonctionnement par rapport au Parlement. Ils devront écouter les voix de la droite», a souligné lundi la présidente ad intérim du PLR Jura Irène Donzé-
Elle rappelle que «les enjeux sont importants», en référence à la situation financière compliquée dans laquelle l'Etat jurassien est embourbé:
Irène Donzé espère que l'exécutif et le législatif travailleront ensemble.
Il faudra faire des efforts
«Un grand travail s'annonce pour l'ensemble des partis», a estimé la présidente du Parti chrétien-social indépendant (PCSI) Sophie Guenot, qui anticipe aussi des blocages.
Une crainte partagée par l'UDC, à qui il a manqué moins de 300 voix pour faire une entrée inédite à l'exécutif. «Je pense que l'on ne va pas avancer», a expliqué le président de la section jurassienne du parti Alain Koller.
L'agrarien souligne qu'à eux deux, le PS et le Centre forment une courte majorité au Parlement. Les socialistes disposent en effet de 16 sièges et les centristes de 17. «S'ils arrivent à s'entendre, cela peut débloquer des situations». Alain Koller place en Stéphane Theurillat et en Jean-Paul Lachat, les deux centristes du futur gouvernement, l'espoir de créer des ponts entre l'exécutif et le législatif.
A gauche, la vice-présidente du PS Jelica Aubry-Janketic entend relativiser les craintes:
Elle estime que le Parlement devra aussi faire des efforts pour s'adapter à cette nouvelle donne. «C'est tout de même la population qui a choisi son gouvernement. Il faudra en tenir compte». Et de souligner que la législature qui se profile ne sera pas forcément plus difficile que la dernière, marquée par un fort manque de collégialité.
Tous les partis sont d'accords sur un point
Le centriste Jean-Paul Lachat ainsi que les socialistes Raphaël Ciocchi et Valentin Zuber seront des néophytes à l'exécutif alors que Stéphane Theurillat l'a rejoint il y a une année. Seule Rosalie Beuret Siess est en poste depuis cinq ans. Ce vent de fraîcheur est salué par les différents partis, encore marqués par l'affaire Martial Courtet qui vient de prendre fin.
Les partis s'accordent sur un point: l'exécutif devra impérativement retrouver une entente. «Tous ont prôné la collégialité pendant la campagne», a rappelé Sophie Guenot. «Ce sera à eux de trouver des solutions et de se mettre au travail pour que notre canton puisse trouver un nouveau souffle». (sda/ats)
