En mars 2020, 14 activistes d'Extinction Rebellion avaient occupé pendant 75 minutes une des artères de la ville de Neuchâtel. Condamnés en juin dernier, ils vont faire recours à l'instance supérieure. Et pour cause. Ils estiment que leur droit de manifester n'a pas été pris en considération.
Même si le juge a reconnu l'urgence climatique, «il a refusé d’admettre l’état de nécessité. Il n’avait en outre pas estimé utile de faire témoigner une scientifique de renom qui pouvait expliquer la situation d’urgence et la nécessité de prendre des mesures à l’échelle du désastre», a indiqué vendredi le collectif.
Selon lui, les épisodes météorologiques extrêmes des derniers jours en Suisse et dans la région de Neuchâtel, en particulier, sont préoccupants, sans parler des 49.6 °C, record absolu de chaleur battu au Canada. Face «au désastre climatique», des activistes sont condamnés alors que «leur crime est d'alerter la population», ont-ils ajouté.
Le 11 juin, le juge avait condamné les activistes à une amende de 200 francs chacun et au paiement des frais de la cause. Il avait relevé qu'ils n'avaient pas demandé d'autorisation pour manifester sur le domaine public et qu'ils avaient violé la loi sur la circulation routière.
Lors de l'audience, un des deux avocats des prévenus, Michel Bise, avait estimé que la police avait fait une erreur en ne donnant pas de sommation, ni l'ordre de se disperser. Pour le juge, cet argument ne tenait pas, car la police se doit de réagir de manière proportionnée dans le cadre d'une manifestation pacifique.
Par rapport à l'état de nécessité licite lié à l'urgence climatique, le tribunal avait expliqué ne pas discerner en quoi l'infraction - blocage et manifestation sans autorisation - était nécessaire, «c'est-à-dire non seulement de nature à neutraliser le réchauffement climatique, mais encore qu'elle soit le moyen le plus adéquat pour atteindre cet objectif». (sda/ats)