Crack à Lausanne: la Municipalité paie des agents de sécurité privés
«Nous avons pu compter sur des agents de sécurité supplémentaires ce samedi 8 novembre», se réjouit Fabien Gehrig, l'un des trois patrons du club Le Folklor, à la Riponne. «Ils seront présents le jeudi, le vendredi et le samedi. Si on ouvre un mercredi, on peut également formuler une demande», précise le Lausannois.
L'objectif? Mieux quadriller le secteur, dans un quartier où les incivilités se multiplient depuis plusieurs mois. Au cœur des tensions, la scène de la drogue et l'espace de consommation sécurisé (ECS), qui se trouve juste à côté du club lausannois.
Fabien Gehrig rappelle que cela fait plus d'une année que des demandes insistantes ont été adressées à la Municipalité pour obtenir ce soutien. «Depuis la semaine dernière, la situation s'est décantée avec les autorités, ça va faire une différence», se félicite Fabien Gehrig, heureux que ses doléances soient enfin prises en compte.
Des agents d'une société privée payés par la Ville
Face à l'augmentation des incivilités, la Ville de Lausanne a décidé de faire appel à la société Altras, une entreprise de sécurité privée en Suisse romande. Contactée par téléphone, l'entreprise nous indique ne pas pouvoir communiquer sur ses clients.
Mais les agents privés, dépêchés ce samedi soir 8 novembre pour la première fois, sont, selon un courriel consulté par watson, payés par la Municipalité lausannoise. Interpellée vendredi à ce sujet et relancée à de nombreuses reprises depuis, la Ville n'avait toujours pas été en mesure de répondre à nos questions au moment de publier ces lignes.
Rappelons que ce mardi, les autorités présenteront, lors d'une conférence de presse, leur «stratégie face à la crise du crack».
La récente décision de la Ville est un soulagement pour Fabien Gehrig, l'un des bénéficiaires des renforts sécuritaires payés par la municipalité lausannoise. Il confie que plusieurs agressions ont été perpétrées ces derniers temps:
La journée, des agents d'accueil et de sécurité de la Ville patrouillent déjà, mais leurs rondes s'arrêtent à minuit. «La zone est délaissée entre minuit et 6h du matin», informe le patron de boîte de nuit, qui confirme que c'est dans ces heures que les délits sont les plus fréquents.
Un certain ras-le-bol se faisait sentir ces derniers temps au sein du club lausannois. Fabien Gehrig explique que depuis cet été, il avait dû mandater de nouveaux agents de sécurité en les payant de sa poche:
Il cite également l'exemple de la bibliothèque de la Riponne (BCUL), qui a déboursé entre 14 000 et 15 000 francs pour renforcer sa sécurité, selon des informations de Lausanne Cités.
