Voiture pillée trois fois en un an: «J'envisage de quitter Lausanne»
Vitres brisées, voitures fouillées, sentiment d’impunité: à Lausanne, certains habitants ont l’impression que la petite délinquance s'est installée durablement. Souvenez-vous, il y a quelques jours, nous vous parlions de Yann, dont la voiture a été vandalisée à deux pas du Tribunal fédéral, à Lausanne.
La police nous avait assuré que la zone n'était pas à risque. Mais ce n'est pas ce que pense Vicky, 49 ans, qui habite lui aussi dans le quartier. Et il n'a pas eu sa voiture vandalisée ni une fois, ni deux — mais bien trois fois, en une année. La dernière fois, c'était il y a deux semaines à peine.
Pour celui qui est entraîneur sportif, mais aussi DJ Vkee Madison, un nom bien connu des clubbeurs du Mad, les objets volés ont été nombreux. Des habits de sport, une grosse veste, ses chronomètres, mais aussi un casque audio et un disque dur contenant ses sons.
Ne pas laisser la porte ouverte
Discutant avec des agents, il a évoqué l'idée de laisser sa portière ouverte. «Si je dois me faire voler, qu'on ne casse au moins pas la vitre de ma voiture», explique-t-il. Mais les gardiens de la paix l'en ont dissuadé, indiquant que des individus pourraient s'y introduire pour y dormir durant la nuit.
Si cette recommandation est plutôt de l'ordre du conseil de bon sens, la police municipale dément avoir connaissance de personnes s'introduisant dans les voitures pour ce faire. «Nous n'avons pas de cas de ce genre rapportés», nous indique Christian Pannatier, porte-parole de la police municipale de Lausanne.
«La situation s'est dégradée»
Vicky, qui a vécu toute sa vie à Lausanne estime que la situation «devient exécrable». «Entre ces cambriolages, les travaux interminables, ou encore le 30km/h généralisé, je ne me retrouve plus dans cette ville», lâche-t-il, pêle-mêle.
La situation dans son quartier, en particulier, l'inquiète. Il indique avoir aperçu des personnes «défoncées et statiques, comme paralysées», au milieu de la nuit, à Mon-Repos. «Comme des zombies», lâche-t-il. Et le père de deux enfants de préciser: «Il y a une école juste à côté».
Pas de «cambriolage en série»
Vicky dit également avoir aperçu un homme tenter d'ouvrir toutes les voitures à la suite sur l'avenue, une nuit, à deux heures le matin, alors qu'il se trouvait sur son balcon. Il l'a fait fuir, mais c'est bien la preuve, selon lui, que la zone est à risque. Malgré ce témoignage, la police dément catégoriquement que la zone soit particulièrement touchée par des cambriolages ou du vandalisme.
Que pense ce dernier, d'ailleurs, des accusations de Yann, dans notre article précédent, selon lesquelles les mesures de prévention de la police poussant à limiter les objets de valeur visibles dans la voiture sont un «aveu de faiblesse» face à la criminalité? «Tout le monde doit jouer sa part, cela ne veut évidemment pas dire que la police ne fait rien», indique-t-il, et de préciser:
