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Lausanne: «Cette d’agression n’a pas sa place en démocratie»

Pierre-Antoine Hildbrand enfariné à Lausanne le 23 septembre.
Pierre-Antoine Hildbrand enfariné à Lausanne le 23 septembre.image: watson/agences

«Ce type d’agression n’a pas sa place dans le débat démocratique»

Quatre partis, PLR, PS, UDC et Ensemble à gauche, réagissent à l'enfarinage dont a été victime mardi le municipal lausannois Pierre-Antoine Hildbrand, visé par un groupe queer et trans.
24.09.2025, 17:0225.09.2025, 13:55

«Ce type d’agression n’a pas sa place dans le débat démocratique», affirme la présidente du PLR lausannois, Mathilde Maillard, jointe par watson. La conseillère communal (législatif) de la Ville de Lausanne réagit à l’enfarinage du municipal Pierre-Antoine Hildbrand, mardi, à Lausanne, par le collectif Queervnr, de la mouvance LGBTQIA+. Lui-même PLR, le directeur de la sécurité et des politiques LGBTQIA+ à la Municipalité inaugurait une dizaine de bancs publics peints aux couleurs de l’arc-en-ciel, celles des minorités sexuelles et de genre, lorsque le groupuscule en question l’a aspergé de farine.

Queervnr, qui reproduit sur son Instagram l’acronyme d’extrême gauche ACAB («tous les flics sont des bâtards», en français), reproche à Pierre-Antoine Hildbrand un «pinkwashing» cherchant à faire oublier les «violences policières». Allusion aux décès de personnes noires tuées par la police lors d’interventions, ainsi qu’aux messages racistes trouvés sur des groupes WhatsApp des forces de l’ordre lausannoises.

Passée la condamnation de l’agression, Mathilde Maillard, qui sera candidate à la Municipalité de Lausanne aux élections communales de mars prochain, relève une contradiction:

«Ces milieux d’extrême gauche qui revendiquent plus de droits s’en prennent à ceux qui travaillent concrètement pour une ville ou chacun peut vivre plus librement»
Mathilde Maillard

La présidente du PLR lausannois fait remarquer que «Pierre-Antoine Hildbrand veille à ce que les auteurs de comportements inadmissibles soient sanctionnés et s’engage en faveur de réformes pour que la police ne soit plus confrontée à une affaire comme celle des groupes WhatsApp racistes dans la police de la Ville».

Mathilde Maillard adresse un autre reproche à Queervnr:

«Les revendications à rallonge de ce type de groupuscule, où règne le maître-mot d’intersectionnalité, ne me convainquent pas tellement. Cela enferme les gens dans toujours plus de cases et finit par nuire à l’égalité. Enfin, comment peut-on parler d’inclusion comme le font ces groupes en excluant toute une partie de la population ou toute une institution démocratique comme la police de la société?»
Mathilde Maillard

Chef du groupe socialiste au Conseil communal de Lausanne, Louis Dana réagit en deux temps. D’abord, la condamnation:

«On se doit de condamner toute violence commise à l'endroit des personnes élues. Cela dessert toujours la cause que l'on pense défendre»
Louis Dana

Puis le soutien aux minorités:

«La visibilité des minorités dans l'espace public est une étape importante dans les causes que nous souhaitons défendre»
Louis Dana

Pour le chef du groupe UDC au législatif lausannois, Valentin Christe, «il est gravissime de s’en prendre aux élus, comme ce groupuscule l’a fait». Il ajoute: «Il y a un sentiment d’impunité dans la gauche radicale.»

«Ces mouvements qui se disent antifascistes n’hésitent pas à recourir à la violence pour faire entendre leur point de vue. C’est très inquiétant»
Valentin Christe

Vice-président du groupe Ensemble à gauche au Conseil communal de Lausanne, Pierre Conscience affirme que «l’enfarinage ne fait pas partie des méthodes préconisées» par son parti. Cela dit:

«Il ne faut pas non plus exagérer ce geste qui est, je le répète, à déplorer. C'est aussi un moyen d'alerter sur des problématiques à prendre à compte»
Pierre Conscience

A ce propos, pour Pierre Conscience, le geste du groupuscule en question est «révélateur» de plusieurs choses.

«Il témoigne d’un sentiment d’inaction des autorités municipales par rapport à des discriminations racistes, sexistes et homophobes qui existent notamment au sein de la police lausannoise, comme cela a été révélé cet été lors de la conférence de presse sur certains groupes WhatsApp de la police municipale.»
Pierre Conscience
- Les Patisseries de Akram Gasri
Video: watson
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