Sur les glaciers suisses, il y a actuellement plus de neige qu'il n'y en a eu depuis longtemps. Des hauteurs d'or blanc record ont même été constatées à certains endroits. Sur X, Matthias Huss, glaciologue à l'EPFZ, a répandu la bonne nouvelle:
Et d'ajouter: «C'est une bonne nouvelle pour l'été prochain.»
One of the best winter seasons ever for Swiss #glaciers! 31% more #snow than usual. This is good News for the coming summer.
— Matthias Huss (@matthias_huss) May 22, 2024
Our surveys of winter snow accumulation on 12 glaciers for @glamos_ch are almost done.
Get the report with data evaluation here:https://t.co/IZgVGgr7kt pic.twitter.com/FXolJ8z48b
Dans le cadre du réseau suisse de mesure des glaciers (Glamos), des chercheurs ont mesuré en avril et mai 2024 la couverture de neige à la fin de l'hiver sur quatorze glaciers différents. La hauteur atteinte par la neige ainsi que sa densité ont été relevée. «Les résultats montrent une couverture de neige fortement supérieure à la moyenne sur les glaciers suisses dans toutes les régions du pays», peut-on lire dans un résumé des résultats provisoires de la recherche.
Il en résulterait un excédent de 31% de neige hivernale en plus par rapport aux années entre 2010 et 2020. Et ce, pour tous les glaciers suisses!
Des valeurs maximales ont même été enregistrées sur certains glaciers. Huss cite le Claridenfirn dans le canton de Glaris, où les mesures sont effectuées depuis 110 ans, soit plus longtemps que partout ailleurs dans le monde. «Nous avons enregistré ici la valeur la plus élevée jamais mesurée», explique le chercheur, même s'il n'est pas facile d'évaluer l'exactitude des mesures très anciennes. Au Tessin également, sur le glacier du Basòdino, la quantité de neige mesurée n'avait pas été aussi importante depuis 1991.
A première vue, les résultats sont surprenants: l'hiver a été plus chaud que la moyenne, et sur le Plateau, à part quelques jours à la fin de l'année dernière et en avril, il a été à peine perceptible. «A 3000 mètres, les températures étaient malgré tout suffisamment basses pour que les précipitations se manifestent sous forme de neige», explique le glaciologue.
Mais pourquoi est-ce une bonne nouvelle pour l'été prochain? «L'épaisse couche de neige fait office de bouclier pour le glacier - il faudra plus de temps pour qu'elle fonde, c'est la durée pendant laquelle la glace reste protégée.» Ce bouclier protecteur a fait défaut ces dernières années: après des hivers très peu pluvieux, les glaciers suisses ont perdu au total 10% de leur volume lors des étés chauds de 2022 et 2023 - un niveau jamais atteint auparavant.
Y a-t-il une chance qu'ils reprennent en volume? Cela dépend des conditions météorologiques de l'été, dit Huss. Comme les modèles à long terme indiquent à nouveau un été plus chaud que la moyenne, une perte de glace un peu moins importante que d'habitude grâce à l'épaisse couche de neige serait déjà «une nouvelle réjouissante», dit le chercheur. Mais cette année encore, il ne faut guère s'attendre à un gain déterminant.
Ce sont surtout les températures estivales qui sont décisives pour l'avenir des glaciers suisses - et là, les choses continuent à aller mal en raison du changement climatique. Des hivers riches en précipitations, comme celui qui vient de s'écouler, ne pourraient que freiner quelque peu le processus de fonte à court terme. Mais on ne s’attend pas à ce qu’il se multiplie.
Traduit et adapté de l'allemand par Léon Dietrich