Cette affaire remonte à l'ancienne pratique de la société Markant. Celle-ci permettait aux grossistes et détaillants suisses de s'approvisionner en produits de consommation courante.
A la demande des commerçants, Markant avait négocié des remises avec les fournisseurs, ainsi que des conditions de service, notamment pour le traitement des transactions financières. Une partie de l'argent destiné à ces services était reversée aux commerçants sous forme de remboursements, à l'insu des fournisseurs.
La Commission de la concurrence (Comco) a qualifié ce système de remboursement d’«opaque» et a estimé qu’il faussait la concurrence entre les fournisseurs, en défavorisant surtout les petits acteurs.
Si la fonction de Markant en tant que coopérative d’achat est en principe légale et efficace, l’utilisation de «paquets de services» toujours plus coûteux a permis aux commerçants, via Markant, de faire pression sur les fournisseurs: ceux qui refusaient les conditions majorées risquaient le retrait de leurs produits des rayons.
En conséquence, début juillet 2025, la Comco a infligé une amende de 28 millions de francs à 16 grossistes et détaillants suisses, dont Spar, Landi, Loeb, Manor, Müller, Pistor, Saviva, Valora et Volg, pour avoir conclu des accords illicites sur les prix. A elle seule, Spar Suisse s'est vu infliger une amende de 11,5 millions de francs. Spar South Africa, alors société mère de Spar Suisse, a envisagé de faire appel contre cette sanction.
Entre-temps, Spar South Africa a toutefois fait marche arrière. La raison invoquée est le retrait du marché suisse, qui a été vendu au début de la semaine à la nouvelle société Basler Tannenwald Holding. Spar South Africa indique, en accord avec sa priorité stratégique de se retirer de Suisse, qu’elle ne souhaite «pas engager de nouveau litige» et veut assurer une «sortie propre» du marché suisse.
Afin de régler l'amende infligée à Spar Suisse, Spar South Africa a payé 11,5 millions de francs en accord avec Tannenwald Holding.