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Elections fédérales 2023: le PS a trouvé un allié au Kosovo

Les socialistes ont trouvé un allié au Kosovo et ça énerve la droite

Cedric Wermuth, rechts, und Mattea Meyer, Co-Praesidium der SP Schweiz, fotografiert am Dienstag, 9. Mai 2023 in Bern. (KEYSTONE/Christian Beutler)
Mattea Meyer et Cédric Wermuth, les coprésidents du PS Suisse sont en pleine campagne.Image: KEYSTONE
Coup de pouce électoral des Balkans pour les camarades suisses: en septembre, le chef du gouvernement kosovar Albin Kurti soutiendra le Parti socialiste en terres helvétiques devant des doubles nationaux. Les autres partis critiquent cette initiative.
20.08.2023, 08:0220.08.2023, 12:29
Christoph Bernet / ch media
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Alors que les élections au Conseil national du 22 octobre se rapprochent, les partis suisses font plus que jamais appel à l'électorat originaire des Balkans. Sanija Ameti, figure politique renommée en Suisse alémanique et candidate pour les Vert'libéraux, s'est affichée à l'aéroport de Pristina, la capitale du Kosovo. L'UDC va à la pêche aux voix dans le canton de Zurich avec une liste de personnes immigrées de seconde génération.

Et le PS veut, lui aussi, mobiliser cette catégorie de citoyens. Pour cela, il compte sur un chef de gouvernement étranger. A la mi-septembre, le Parti socialiste organise une table ronde à Zurich. Y participeront des candidats ayant des racines au Kosovo comme le coprésident de la formation Cédric Wermuth et Albin Kurti, le premier ministre du Kosovo depuis mars 2021. Selon un porte-parole socialiste, la présence du politicien étranger lors de cet événement s'adresse «en particulier aux personnes de la diaspora kosovare ayant un passeport suisse».

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Albin Kurti, premier ministre du Kosovo.Image: EPA AFP POOL

Longue tradition et amitié

Le PS suisse et le parti gouvernemental de gauche Vetëvendosje d'Albin Kurti entretiennent un partenariat stratégique. Une déclaration d'intention et de coopération a été signée en janvier 2023.

Wermuth et Kurti ont, eux, des contacts personnels étroits depuis la fin des années 2000 et ce n'est pas la première fois qu'ils s'entraident. En 2019, lorsque les élections législatives ont eu lieu pratiquement en même temps dans les deux pays, Wermuth et Kurti – alors leaders de l'opposition – ont fait une apparition devant un public kosovar et suisse lors d'un meeting électoral en Argovie. En 2021, lors des élections, les socialistes de Suisse ont appelé dans une lettre les Kosovars du pays à voter Vetëvendosje.

En parlant de campagne politique...

La droite critique

L'incursion de Kurti dans la campagne électorale en septembre à Zurich n'est pas encore définitivement fixée. Mais l'annonce suscite déjà des critiques. C'est le cas de Përparim Avdili, candidat au Conseil national et président du PLR de la ville de Zurich, qui a ses racines dans un village albanais de Macédoine du nord. Du point de vue des Kosovars, le premier ministre devrait représenter à l'étranger tous les citoyens kosovars, indépendamment de leur position politique.

«Que Kurti fasse désormais campagne pour le PS avec sa casquette de président de parti de gauche est choquant»

Pour lui, la stratégie du Parti socialiste est également paternaliste envers les Suisses ayant des racines au Kosovo: «Ceux-ci sont capables de prendre leur décision électorale en toute indépendance, sans qu'un politicien kosovar ne leur dise pour qui voter». En ne considérant pas les immigrés comme des citoyens à part entière, on crée un obstacle à une intégration réussie.

Mais l'influence d'un politicien étranger dans la campagne électorale suisse est également jugée «inacceptable» d'un point de vue civique. Lorsque, par le passé, des partisans du président turc Erdogan ont fait campagne en Suisse, cela a été critiqué partout et à juste titre, dit Avdili. Tout en soulignant qu'il ne veut pas assimiler Kurti à Erdogan, le controversé président turc.

Le secrétaire général de l'UDC et conseiller national Peter Keller (NW) juge la venue du Kurti «complètement à côté de la plaque». «La Suisse n'a pas à s'immiscer dans les campagnes électorales étrangères et l'étranger n'a pas à s'immiscer dans la campagne électorale suisse», a asséné Keller. Il faut rester cohérent dans ce domaine. Keller rappelle également les critiques formulées à l'encontre des apparitions d'Erdogan et de ses alliés dans les campagnes électorales en Suisse et ailleurs en Europe, critiques qui émanaient également du PS:

«Ce n'est que parce qu'il s'agit d'un socialiste que cela devrait soudainement être autorisé»

La gauche contre-attaque

Le coprésident du PS, Cédric Wermuth rejette vivement la comparaison avec Erdogan:

«Albin Kurti est un phare de la démocratie dans une région où les autocrates ont le vent en poupe»

C'est dit. Le coprésident du PS se défend également d'un quelconque paternalisme provoqué par la venue de Kurti et l'alliance internationale entre les deux formations de gauche. «Il va de soi que ces gens prennent leur propre décision et n'ont besoin de personne pour leur dire comment voter».

On ne s'attend pas non plus à ce que la présence de Kurti ait un effet démesuré sur les élections. Le PS obtient beaucoup de voix de la diaspora kosovare «parce qu'il s'engage depuis de nombreuses années à tous les niveaux en faveur des personnes issues de l'immigration».

Selon lui, l'échange et le soutien mutuel entre partis sociaux-démocrates pendant la campagne électorale n'ont rien d'inhabituel. Wermuth lui-même a distribué des flyers pour le SPD, à Berlin, avant les élections fédérales allemandes de l'automne 2020.

D'autres alliés débarquent

Outre Kurti, Feleknas Uca aide également le PS cette année. L'ancienne députée du parti de gauche prokurde HDP au parlement turc participera, fin août, à une table ronde à Bâle avec Wermuth et le conseiller national socialiste Mustafa Atici. Et la cheffe du parti social-démocrate italien Partito Democratico, Elly Schlein, soutiendra également ses camarades lors d'un passage en Suisse.

Dans les autres grands partis du pays, aucune apparition de politiciens étrangers n'est prévue à ce jour dans le cadre de la campagne.

Traduit de l'allemand par Valentine Zenker

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