La violence des réactions au post controversé de Sanija Ameti ne retombe pas. Depuis que la coprésidente d'Opération Libero a publié sur Instagram des photos où elle tire sur une image de Marie et de l'enfant Jésus, des internautes en colère se déchaînent dans les sections de commentaires et sur les médias sociaux. Et il y aurait aussi eu des menaces dans la vie réelle. Ameti et sa famille ont donc été placées sous protection policière. La Zurichoise a confié à kath.ch:
Plusieurs personnalités connues s'opposent désormais à cette vague de haine. Elles lancent une pétition en ligne intitulée «Ça va trop loin» qui réclame davantage de respect pour la principale intéressée dans cette affaire. La politicienne a certes pu heurter un grand nombre de personnes avec son post, peut-on lire dans le texte. Mais elle a reconnu ses erreurs et s'est excusée publiquement. Elle devra sans aucun doute en assumer les conséquences, ce qu'elle a déjà commencé à faire sur le plan politique et professionnel.
Selon les auteurs, le fait que la co-présidente d'Opération Libero soit issue de l'immigration, tout comme la consonance étrangère de son nom, «contribuent à jeter de l'huile sur le feu».
Une politicienne qui trébuche conserve néanmoins son droit au respect. «Les excuses publiques et le repentir doivent être valorisés dans notre société», exigent les signataires. Le traitement réservé à Sanija Ameti «n'est pas digne de notre Etat de droit démocratique et de notre communauté».
L'appel a été signé entre autres par plusieurs conseillers nationaux du PS, des Verts ou encore des Vert'libéraux. Mais le cercle des soutiens s'étend bien au-delà de la politique. Ainsi, la poétesse slam Lara Stoll, l'acteur et auteur Patrick Frey et l'humoriste Patrick «Karpi» Karpiczenko, entre autres, figurent sur la liste. Il en va de même pour l'économiste Dina Pomeranz, l'homme de médias Roger de Weck ou encore le célèbre avocat Philip Stolkin.
Nombre d'entre eux avaient déjà réagi ces derniers jours. Ils semblent désormais miser sur une action coordonnée pour ériger une large barricade contre la vague de haine. Il existe de nombreux commentaires sur Internet susceptibles d’être légalement déconcés, dans lesquels Ameti est ouvertement menacée. Des articles sur sa faute ont également été publiés dans les médias russes et dans les milieux chrétiens fondamentalistes.
Au milieu de ce tourbillon de contenus cruellement racistes, des voix de la raison se font entendre là où on ne les attendait pas. Le président des Jeunes UDC, Nils Fiechter appelle à la prudence (partielle) alors même que sa formation a dénoncé Sanija Ameti. Il est vrai qu'elle est «politiquement finie», mais on ne peut par contre pas dire à ce stade que cette erreur va lui coûter son poste, écrit Fiechter sur X. La balle est désormais dans le camp de la justice:
Dass #Ameti (@cybersandwich) politisch erledigt ist, ist richtig und gut. Dass sie ihren Job verliert, ist falsch und unfair.
— Nils Fiechter (@NilsFiechter) September 9, 2024
Lassen wir die #Justiz arbeiten und urteilen. Die Anwendung von #Selbstjustiz ist nicht angezeigt. Wir wollen keine #Hexenjagd. pic.twitter.com/FcJQXs2Hcz
Traduit et adapté par Valentine Zenker