Le miel peut-il nous sauver du rhume des foins? Ce que dit la science
Les yeux qui piquent, le nez bouché et les éternuements incessants: le rhume des foins touche environ une personne sur cinq en Suisse. Alors que les noisetiers ont déjà atteint la fin de leur période de floraison, tant au nord qu'au sud des Alpes, les aulnes fleurissent désormais dans tout le pays. Le pollen des frênes vole également au sud, et bientôt au nord.
Il se murmure néanmoins que la consommation de miel local contribuerait à la désensibilisation aux allergènes. L'idée est que si l'on consomme régulièrement du miel de sa région, on habitue son corps en douceur au pollen que les abeilles récoltent dans les environs.
Ainsi, le corps produit moins d'allergènes et réagit moins violemment contre eux à long terme. Si cela semble logique, «il n'y a pas de preuves scientifiques qui soutiennent clairement cette théorie», souligne Sonja Hartmann du centre d'Allergie Suisse.
Trop peu de pollen dans le miel
En cause, la faible concentration de pollen dans le miel. On trouve certes entre 20 000 et 100 000 éléments de pollen dans une cuillère à soupe de miel, mais cela ne représente que 0,1% de la quantité totale de miel. De plus, il s'agit généralement d'un mélange de pollens – d'où une présence encore plus infime du type de pollen contre lequel on souhaiterait se sensibiliser.
La seule méthode efficace, et prouvée, pour traiter une allergie à la racine est l'immunothérapie spécifique aux allergènes, également connue sous le nom d'hyposensibilisation, explique l'experte Sonja Hartmann. Elle consiste à administrer dans le corps, sur une période de trois à cinq ans, des allergènes ciblés à doses croissantes, sous forme de comprimés, de gouttes ou d'injections. Cette thérapie est certes longue et exige de la discipline et de la patience, mais elle peut apporter un réel soulagement à long terme.
Comment améliorer son quotidien en cas d'allergie?
Ceci dit, il existe des choses que l'on peut mettre en place pour mieux vivre au quotidien avec ses allergies. Le centre d'allergie conseille notamment de:
- Eviter les pollens: s'informer sur les concentrations de pollen permet de mieux planifier ses activités en plein air. Ce site internet spécialisé ou l'application Pollen-News y contribuent.
- Se protéger à l'extérieur: en cas de forte concentration de pollen, ne sortir que brièvement à l'air libre et surtout: porter des lunettes de soleil.
- Maintenir l'appartement exempt de pollen: n'aérer que brièvement par à-coups pendant la saison pollinique, installer éventuellement des grilles à pollen. S'il pleut, on peut aussi laisser les fenêtres ouvertes plus longtemps. Un purificateur d'air avec un filtre HEPA très efficace peut également être utile, de même qu'un passage quotidien de l'aspirateur et un nettoyage régulier des meubles et des tapis.
- Hygiène au quotidien: le centre d'allergie conseille de se laver les cheveux avant de dormir. Les vêtements portés ne doivent pas être enlevés dans la chambre à coucher et les vêtements lavés ne doivent pas être séchés à l'extérieur.
- Prendre systématiquement les médicaments prescrits: les antihistaminiques ou les sprays nasaux peuvent soulager efficacement les symptômes aigus.
Fuir le pollen?
Pâques et les vacances de printemps approchent. Les personnes souffrant d'allergies se demandent alors où elles pourraient se rendre pour échapper à leurs symptômes. Selon Benoît Crouzy, expert en pollens auprès de MétéoSuisse, «il n'y a malheureusement guère d'endroits au monde où l'on soit totalement à l'abri du pollen», reconnaît-il dans une interview publiée sur le site Internet du centre d'allergie.
Mais parmi les meilleures destinations, il y a les régions côtières de la mer du Nord, dont des îles comme Sylt:
De plus, les régions plus froides et pauvres en végétation sont particulièrement adaptées, comme l'Islande ou le Groenland. Il n'est toutefois pas nécessaire de voyager aussi loin: des vacances à la montagne apportent également un soulagement.
