Alors que l'été commence, les terrasses des restaurants sont à nouveau bondées par les clients. Et avec les bons (ou moins bons) repas se pose la question du pourboire qu'on laissera au personnel de l'établissement.
Face à cette question, une des variables qui compte aujourd'hui est la dématérialisation de moyens de paiements, à l'instar de Twint, cartes diverses ou application de paiements. L'Ecole de gestion et de droit de Winterthour (ZHAW) s'est penchée sur le sujet dans un rapport commandé par la banque Cler. L'étude note:
Sur la base d'un panel représentatif (sexe, âge et région linguistique), la ZHAW révèle les habitudes de la population suisse en ce qui concerne les bonnes mains.
Et un point est particulièrement intéressant: «plus de la moitié de celles et ceux qui paient l'addition par carte ou avec leur téléphone portable donnent quand même le pourboire en espèces». Pourquoi donc? Il semble que certains craignent que le pourboire ne tombe pas dans la poche de la personne qui a assuré le service s'ils le payaient numériquement:
17% des répondants estiment en effet que le pourboire électronique est retenu par le restaurateur (contre seulement 5% des sondés pour les espèces).
Un autre facteur qui plaide pour le paiement en espèces sonnantes et trébuchantes est le côté intrusif ressenti par le client lorsque le terminal à carte indique de choisir un pourcentage, par exemple de 3%, 5%, 10% et autre montant. D'ailleurs, voici ce que les sondés préfèrent au moment de donner un pourboire numérique:
Il ressort que les systèmes de pourboire sans espèces sont mieux acceptés lorsqu’ils laissent au client un sentiment de liberté et de discrétion. Les auteurs suggèrent de repenser les processus numériques, afin de préserver la motivation à donner un pourboire.
Les auteurs de l'étude se sont également penchés sur les différences entre les classes d'âge et il ressort sans grande surprise que les jeunes de 18 à 29 ans donnent moins que les plus de 50 ans:
Mais ce n'est pas, là, de la radinerie ou un changement de mentalité qui entre en jeu:
Les auteurs étayent l'affirmation:
Mais la question permanente qui plane sur le pourboire reste le montant. Après un repas dans un restaurant classique (avec service), 31% des personnes interrogées laissent environ 5% de la note, pour un autre tiers (28%), c'est 10% qu'ils poseront sur la table.
Ainsi, sur le papier, les Romands de plus de 50 ans sont les plus généreux. Et les Alémaniques de 18 à 29 ans ont plus de mal à laisser une bonne main.
Rappelons que contrairement à d'autres pays, en Suisse, le service est officiellement inclus dans les prix depuis 1974.
(hun)