Attention à ces faux moniteurs d'auto-école qui sévissent en Romandie
«C’était catastrophique. Il me criait souvent dessus, il n’avait pas confiance en moi», témoigne une ancienne élève dans l'émission On en parle de la RTS.
Alors étudiante, la jeune femme cherchait à apprendre à conduire à moindre coût. Si les écoles romandes demandent en général entre 90 et 100 francs de l'heure, elle se voit proposer par une connaissance un tarif imbattable: 20 francs les 60 minutes.
Mais l'expérience tourne mal: une participation à la location d'une voiture lui est demandée, ce qui lui coûte quelque 300 francs par mois, en plus des heures de cours. Et le jour de l'examen, le prétendu moniteur ne se présente pas, mais c'est l'une de ses connaissances qui l'accompagne, et avec un autre véhicule.
Devant tant d'imprévus, la jeune femme finit par rater son permis.
Une concurrence déloyale
Selon la RTS, la jeune femme est tombée sur un faux moniteur. Ces derniers sévissent en général sur Internet et cassent les prix pratiqués par les écoles.
Le phénomène semble bien connu des acteurs de la branche, des associations romandes dénonçant une concurrence déloyale. Simona Archinard, présidente de l’association genevoise des moniteurs de conduite, s'insurge dans On en parle:
La pratique comporterait de plus des risques pour les élèves conducteurs concernés: les faux moniteurs n'étant pas au bénéfice d'une assurance professionnelle, leurs clients ne sont dès lors pas couverts en cas d'accident.
Tous les cantons concernés
La RTS rappelle qu'un brevet fédéral de moniteur est nécessaire pour enseigner légalement la conduite en Suisse contre rémunération. Les contrevenants s'exposent à une lourde amende et à un retrait de permis.
Mais en l'absence d'un véritable organisme de contrôle, c'est en général les moniteurs officiels qui se chargent de repérer et dénoncer les imposteurs.
Jean Bernard-Chassot, président de la Fédération romande des écoles de conduite, précise dans On en parle que la tendance est constante et touche tous les cantons. Le problème serait particulièrement présent dans les cantons limitrophes de la France. (jzs)
