Tous les deux ans, FH Suisse, la faîtière des alumnis des hautes écoles spécialisées (HES), réalise une vaste étude sur les salaires. Elle contient des données détaillées sur la situation des diplômés HES en matière de rémunération, de travail et de formation continue dans tous les domaines possibles.
Outre le revenu, les types de postes, les branches, les différences régionales, l'âge, le sexe et les formations continues prévues sont également pris en compte. L'étude se base sur une grande enquête: près de 12 000 personnes y ont participé au premier trimestre de cette année. Elle fournit un panorama complet de la situation économique.
Les études dans une HES sont rentables: le salaire brut annuel médian des personnes titulaires d'un diplôme s'élève à 112 852 francs, ce qui est nettement supérieur au salaire médian suisse. Celui-ci atteint 81 456 francs selon les derniers chiffres (2022) de l'Office fédéral de la statistique (OFS).
Il y a deux ans, le salaire médian des anciens des HES était encore de 104 000 francs par an, et en 2021, il n'était «que» de 99 000 francs environ.
On constate de manière flagrante que les femmes gagnent nettement moins que les hommes. Cela s'explique d'une part par le fait que la majorité d'entre eux travaillent dans le secteur privé et les femmes plutôt dans le public.
Les hommes se retrouvent plus souvent dans les domaines de la technique et de la technologie de l'information, des domaines qui proposent de meilleurs salaires. Les femmes, en revanche, sont plus souvent attirées par la santé, située en bas de l'échelle.
Attention néanmoins à prendre en compte l'âge des sondés, car il joue un rôle dans les écarts. Alors que seul un quart des participants masculins a moins de 30 ans, cette proportion atteint presque 40% chez les femmes. Mais cela ne suffit pas à expliquer toutes les différences. Selon les spécialistes, il faudrait pour cela examiner les résultats de plus près.
Près de 39% des personnes interrogées travaillent à temps partiel (maximum 90%): 27% d'hommes contre 58% de femmes.
En outre, la plupart occupent un poste spécialisé (41,8%). 27,4% occupent un poste de cadre inférieur, 16,5% sont cadres moyens. Avec 14,2%, près d'un septième des participants ont un poste de cadre supérieur.
La majorité des sondés appartient au domaine technique ou aux cadres inférieurs. Plus les montants augmentent, plus l'écart se creuse entre hommes et femmes.
On observe les revenus les plus importants dans la région de Zurich. Viennent ensuite la Suisse du Nord-Ouest, la Suisse centrale, la Suisse orientale et le Mittelland. Dans la région lémanique en revanche, les salaires sont nettement plus bas.
Près des deux tiers des personnes interrogées ont reçu une augmentation cette année. Cela confirme l'évolution générale due au renchérissement. Une bonne moitié des revalorisations (près de 50%) se situe dans une fourchette allant jusqu'à 5%. Désormais à 33,4%, la part de ceux qui n'enregistrent aucune évolution a sensiblement grimpé par rapport à l'étude de 2023.
Les hommes sont nettement plus nombreux que les femmes à avoir bénéficié d'une augmentation de salaire importante. Sept femmes sur dix gagnent au maximum 2% de plus en 2025.
L'intérêt pour les formations continues est également toujours aussi grand. Ainsi, près de 60% des personnes interrogées prévoient d'en suivre une dans un avenir proche. Dans la majorité des cas, les apprenants optent pour un CAS ou un DAS. Mais les masters MSc et MA, plus longs, ainsi que les formations postgrades MAS, MBA et EMBA restent très demandées.
Comme il y a deux ans, environ 40% des diplômés n'envisagent pas de reprendre les études. En outre, les femmes s'y montrent plus intéressées que les hommes. Ainsi, 34% des femmes déclarent ne pas prévoir de formation continue, contre 45% des hommes.
Traduit de l'allemand par Valentine Zenker