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Français boudé en Suisse alémanique: il faut «passer à l'action»

Elisabeth Baume-Schneider durcit le ton face aux cantons qui boudent le français
Le sujet brûlant de l'apprentissage du français dans les cantons alémaniques revient sur le tapis, et la ministre de l'Intérieur entend bien faire plier les dissidents.Image: Keystone / Unsplash / Shutterstock

Baume-Schneider perd patience face à ces cantons alémaniques

Plusieurs cantons alémaniques remettent en cause l'enseignement du français à l'école primaire. La ministre de l'Intérieur Elisabeth Baume-Schneider les rappelle à l'ordre.
11.06.2025, 16:5611.06.2025, 16:56
Kälin Kari / ch media
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En Suisse allemande, le français n'a actuellement pas la cote. Elèves et politiciens grincent des dents au moment de l'apprendre ou de l'utiliser. Le Grand Conseil d'Appenzell Rhodes-Extérieures a décidé en mars de ne l'enseigner à l'avenir qu'à partir du niveau secondaire. Dans de nombreux cantons, dont Argovie, Saint-Gall et Lucerne, une volonté similaire se dessine.

La ministre ne tergiverse plus

Cela ébranle la stratégie linguistique adoptée en 2004 par la Conférence des directeurs cantonaux de l'instruction publique (CDIP), soit l'apprentissage de deux langues étrangères en primaire. Les résultats des tests actuels, effectués sur mandat de la CDIP, n'incitent guère à se réjouir. A la fin de l'école primaire, seule la moitié des élèves est capable de comprendre des textes simples en français.

La ministre de l'Intérieur, Elisabeth Baume-Schneider, prend désormais le dossier à bras-le-corps. Elle met en garde les cantons contre le report de l'enseignement d'une deuxième langue au niveau supérieur. Elle a d'ailleurs déclaré, lundi, au moment des questions au Conseil national:

«Le cas échéant, je pense qu'il faudrait alors une intervention du gouvernement»

Une préoccupation qui ne date pas d'hier

L'enjeu n'est pas uniquement pédagogique, et la Jurassienne a tenu à rappeler que:

«Le plurilinguisme reste une caractéristique essentielle de notre pays. Son entretien est une condition impérative pour la cohésion nationale.»
Elisabeth Baume-Schneider

Au vu des derniers développements, elle rencontrera prochainement une délégation de la CDIP.

Tout cela a commencé avec une préoccupation, celle du membre du Conseil national suisse Martin Candinas. Le Grison s'est inquiété des efforts qu'il constatait pour supprimer une deuxième langue nationale des horaires de l'école primaire. Il plaide pour que même les plus jeunes continuent avec le programme actuel, qui priorise une deuxième langue nationale.

«Il ne suffit pas d'invoquer la cohésion dans des discours du 1er août. Nous devons passer à l'action»
Martin Candinas

Ce n'est pas la première fois que ce débat s'enflamme. A l'été 2016, le ministre de l'Intérieur de l'époque, Alain Berset, avait menacé de passer en force si des cantons venaient à supprimer le français. Il entendait promulguer une loi fédérale pour verrouiller le sujet. Au terme de la consultation, et après que le canton de Thurgovie a accepté de reconsidérer ce point, le Conseil fédéral a renoncé à intervenir.

Depuis lors, la CDIP teste la stratégie linguistique, à la demande du directeur de l'éducation du canton de Nidwald, Res Schmid (UDC). Il plaide pour que les élèves alémaniques n'apprennent d'abord plus qu'une seule langue, et le français dès la 5e année. L'apprentissage de l'anglais démarrerait, lui, seulement au secondaire.

(Adaptation française: Valentine Zenker)

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